4 questions à Mathias André, Commercial Grands Comptes, Alaska Energies
Le salon BePositive, organisé du 14 au 16 décembre 2021 à Eurexpo-Lyon, a fait la part belle aux énergies renouvelables, et plus particulièrement, au solaire. Comment se porte le marché ? Quelles sont les tendances d’avenir ? La crise des matières premières a-t-elle impacté le secteur ? Nous avons fait le point avec Mathias André, Commercial Grands Comptes d’Alaska Energies, distributeur spécialiste du bâtiment à énergie positive.
Quelle est la démarche d’Alaska Energies pour accompagner au mieux ses clients ?
Mathias André : Nous proposons un suivi personnalisé en fonction des besoins de nos clients. Dans le cadre de cette démarche, nous échangeons sur les tendances du marché (produits, prix, disponibilité) pour une expérience client réussie.
Quelles sont les nouveautés produits à découvrir sur le marché du solaire ?
Les salons comme BePositive permettent de savoir quelles sont les tendances d’avenir. Aujourd’hui, nous sommes plutôt sur des montées en puissance des panneaux et sur des systèmes d’optimisation des installations. Il y a par exemple un réel engouement pour la batterie dématérialisée.
Dans un contexte de hausse du prix de l’énergie, la batterie virtuelle permet aux particuliers de générer leur propre énergie et de se dissocier de l’énergie classique, l’objectif étant d’atteindre un taux d’autonomie le plus important.
C’est une tendance que l’on sent de plus en plus et qui devrait générer énormément de business. Nous pouvons imaginer qu’un jour, cette énergie stockée puisse être transférée d’un foyer à un autre… le tout depuis un smartphone.
👉 MySmartBattery pour stocker le surplus de production solaire
Alaska Energies est une filiale de Cime Capital. Le groupe détient également MyLight Systems, société spécialisée dans la fourniture de produits et services pour l’autoconsommation.
Parmi les innovations proposées, MySmartBattery, une batterie de stockage virtuel photovoltaïque. La technologie permet de stocker l’électricité produite dans un cloud et de la consommer plus tard.
Quel va être l’enjeu principal pour Alaska Energies en 2022 ?
La problématique de demain va être de voir comment se fournir et anticiper les pénuries. Nous l’avons moins vécu cette année avec MyLight Systems puisque nous gérons toute la chaine, de la production jusqu’à la livraison, en passant par le stockage. Nous arrivons donc à mieux visualiser le stock et l’évolution potentielle de la demande.
Les pénuries ont concerné les systèmes d’intégration parce qu’il y a eu augmentation du prix des matières premières et aussi du volume de commandes. Les tarifs ont également augmenté sur les modules. Il y a plusieurs raisons à cela :
- L’augmentation du coût de livraison par conteneurs qui est passé d’environ 2 000 / 2 500 dollars à 12 000 / 13 000 dollars ;
- Le coût plus élevé du wafer.
La Chine a également connu des problème d’énergie et a donc fait fonctionner ses centrales à charbon. Mais le charbon coûte tellement cher que les centrales ne produisaient que deux jours par semaine. Nous avons donc un marché mondial en croissance, des productions qui diminuent en nombre et des matières premières qui augmentent.
Tous les facteurs étaient réunis pour que le marché soit compliqué.
Le marché du solaire est en progression. Comment voyez-vous l’avenir ?
Beaucoup de monde commence à se mettre sur le secteur, notamment des personnes qui étaient dans l’isolation. La baisse des aides va restreindre le marché alors que le solaire en résidentiel devrait au minimum doubler en 2022.
Pour nous, l’objectif va être d’avoir ce petit plus qui va nous permettre de nous différencier. 80% des produits disponibles sur le marché sont identiques. Il faut donc trouver le produit qui nous permettra de capter l’attention et de rendre notre offre encore plus attractive.
Il va également falloir générer et ficeler les approvisionnements. L’année 2021 a été marquée par les pénuries, le marché était très déstructuré.
Enfin, dernier enjeu, la pose. Sur un marché qui se développe, les poseurs sont une denrée rare. Or, sans poseur, on ne peut pas finaliser les contrats.