Associations et organisations professionnelles vent debout contre la baisse des primes CEE
Dans une lettre adressée au Premier ministre, la filière de la rénovation énergétique alerte sur les conséquences de la baisse des primes CEE et appelle au rehaussement des ambitions en matière d’économies d’énergie. Parmi les signataires du courrier, la Fédération française du bâtiment (FFB), le Réseau pour la transition énergétique (Clerc), et l’Initiative Rénovons ! dont Effy est membre.
Baisse des aides, la filière de la rénovation énergétique tire la sonnette d'alarme
La filière de la rénovation énergétique et de la lutte contre la précarité énergétique se mobilise pour exiger du Gouvernement qu’il augmente de 500 TWhc précarité, le volume d’obligation de la 5e période des CEE qui se situe aujourd’hui à 2 500 TWhc.
Dans une lettre adressée au Premier ministre ainsi qu’au ministère de la Transition écologique et à Bercy, les signataires alertent sur les conséquences de la baisse des primes CEE pointant notamment le coup d’arrêt porté aux bonifications « isolation » et « chauffage ». « Les artisans ne sont aujourd’hui plus en mesure d’apporter des solutions abordables, en particulier aux plus modestes », soulignent-ils.
Sur les trois derniers mois par rapport à l’année précédente, les travaux d’isolation des combles et des planchers en rénovation ont chuté de 75% !
Ce recul devrait être similaire pour les travaux d’isolation des murs d’ici quelques semaines. En cause, la division par deux de leur valorisation CEE à compter du 1er mai.
La révision des modalités de calcul du « Coup de pouce » chauffage au 1er avril marquera quant à elle « le troisième coup d’arrêt d’une filière déjà à la peine ».
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Accélérer pour sortir les ménages de la précarité énergétique
Pour le collectif de signataires, augmenter le volume d’obligation de la 5e période des CEE permettrait de :
- Résorber le stock accumulé en quatrième période
- Envoyer un signal fort aux consommateurs qui craignent pour leur facture
- Donner « un cap clair aux professionnels qui cherchent à faire de la France une championne de l’efficacité énergétique »
- Eviter un nouveau « stop and go »
- Préparer la voie à une ambition rehaussée en matière d’économies d’énergie
Si l’annonce d’une augmentation de MaPrimeRénov’, pour l'installation de systèmes de chauffage permettant de sortir du fioul et du gaz, est « un premier geste », elle ne peut suffire « à relever le défi qui nous attend. Les CEE restent le principal levier de financement de la rénovation énergétique, et l’ensemble des métiers de la filière veulent contribuer à l’effort collectif ».
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La stabilité du dispositif des CEE est ainsi plus que nécessaire pour permettre « un développement pérenne » de la filière et répondre non seulement au contexte actuel mais aussi à l’urgence climatique et aux objectifs de la future Stratégie Française sur l’énergie et le climat, d’autant plus que les négociations européennes sur le « fit for 55 » conduiront « inévitablement à revoir à la hausse le rythme de rénovations ».
Les co-signataires :
- Olivier Salleron, Président, Fédération Française du Bâtiment (FFB)
- Hervé Descreux, Président, Syndicat National de l’Isolation (SNI)
- Danyel Dubreuil, Coordinateur d’Initiative Rénovons !
- Jean-Baptiste Lebrun, Directeur, Réseau pour la transition énergétique (CLER)
- Bruno Lacroix, Président, Collectif Isolons la Terre Contre le CO2 (CILT)
- Edouard Barthes, Président, SYndicat Multi Branches des Industries et des Opérateurs de la Transition Energétique (Symbiote)
- Maxime Jacquier, Président, Groupement des Professionnels des Certificats d’Economies d’Energie (GPCEE)
- Pierre-Emmanuel Thiard, syndicat national des Fabricants d'Isolants en Laines Minérales Manufacturées (FILMM)
- Charles Kirie, Président, European Cellulose Insulation Manufacturers Association (ECIMA)