Carburants : annonce d’une remise de 15 centimes par litre à compter du 1er avril
Jean Castex a annoncé, ce week-end, une remise de 15 centimes par litre sur tous les carburants contenant du brut à compter du 1er avril 2022. Cette mesure « exceptionnelle » devrait coûter environ deux milliards d’euros à l’Etat. Elle sera déployée jusqu’au 31 juillet prochain et concernera les ménages comme les entreprises.
Remise de 15 centimes/L sur le carburant
A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. A partir du 1er avril 2022, une remise de 15 centimes par litre sera appliquée à la pompe, a annoncé le Premier ministre, Jean Castex.
Cette réduction sera effectuée au moment du paiement. En effet, le prix normal du carburant sera toujours affiché à l’entrée de la station. L’idée est que le consommateur se rende compte du montant qu’il aurait payé sans remise et de l’effort réalisé « sur de l’argent public », a souligné Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, au micro de RTL, lundi 14 mars. Elle a également indiqué que des discussions étaient menées avec les pétroliers. Il est important « que tout le monde soit solidaire pendant cette période ».
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Un dispositif sur 4 mois
« Cette mesure, c’est une mesure d’urgence », a-t-elle poursuivi. Elle n’a pas vocation à durer, le but étant, que d’ici le 31 juillet, un dispositif à destination des « gros rouleurs », c’est-à-dire de tous « ceux qui ne peuvent se passer de leur véhicule », soit proposé.
Le Gouvernement planche en effet sur des mesures de long terme. C’est d’ailleurs l’un des objectifs du Plan de résilience économique et social qui sera « très vraisemblablement » présenté, mercredi 16 mars.
« Le Premier ministre va annoncer un plan plus global, des mesures d’accompagnement un peu plus ciblées », a indiqué Barbara Pompili. Dans ce cadre, la ministre travaille notamment sur la question de la diversification des approvisionnements et aussi sur le stockage.
La pompe à chaleur au cœur de la transition énergétique
Lors d’un déplacement à Port-la-Nouvelle, ce lundi, Jean Castex est revenu sur les déclarations d’Emmanuel Macron, à Belfort, en février dernier. Le Président de la République y avait révélé le contenu du plan énergétique de la France, avec notamment l’ambition de multiplier par dix la puissance solaire d’ici 2050.
La stratégie s’articule autour de trois axes, a rappelé la Premier ministre :
- « Sobriété énergétique pour réduire notre consommation d’énergie. C’est l’affaire de toutes et de tous » ;
- « Le remplacement des énergies fossiles par l’électricité à chaque fois que c’est possible » ;
- « La production, sur notre territoire national, en tous cas en Europe, d’une électricité décarbonée, s’appuyant sur les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire ».
A titre d’exemple, le Premier ministre a cité le développement de la mobilité durable mais aussi les travaux de rénovation énergétique, et plus particulièrement, l’installation de pompes à chaleur. L’équipement est plébiscité par les pouvoirs publics, en remplacement des systèmes fonctionnant au gaz ou au fioul.
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Dans un communiqué, le ministère de la transition écologique rappelle notamment qu’une pompe à chaleur « émet dix fois moins de CO2 qu’une chaudière fioul et coûte deux fois moins cher à l’année. En 2021, 267 200 pompes à chaleurs ont ainsi été vendues en France, en hausse de 53% par rapport à 2020 ».
Derrière ces discours, l’enjeu reste le même : accélérer la transition énergétique pour « arrêter de consommer du pétrole, du gaz et du charbon » et donc réduire « nos émissions de gaz à effet de serre ». Jean Castex souligne à ce sujet : « Deux-tiers de notre consommation est d’origine fossile. Nous continuons à utiliser beaucoup de pétrole pour nous déplacer et beaucoup de gaz pour nous chauffer ».
Bien sûr, il est aussi question de renforcer la souveraineté énergétique de la France « pour ne plus dépendre du gaz et du pétrole russes d’ici les cinq prochaines années », a avancé le Premier ministre.