[Bâtiment] : la durée de vie des micro-entreprises

Une étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), publiée le 11 juillet et intitulée « Auto-entrepreneurs immatriculés en 2014 : trois ans après, 36 % sont actifs », dresse le portrait des micro-entrepreneurs du bâtiment, trois ans après le début de leurs projets.

 

Si les entreprises individuelles spécialisées dans le bâtiment ne vivent pas aussi longtemps que les entreprises individuelles spécialisées dans d’autres secteurs, certaines raisons expliquent cela. Effy vous propose de revenir sur ce bilan qui mérite d’être nuancé.

 

Remarque : En 2014, le terme « auto-entrepreneur » devient « micro-entrepreneur »

Une longévité limitée

L’immatriculation d’une entreprise sous un statut comme celui de micro-entrepreneur ne signifie pas activité immédiate ni même longévité. De nombreux facteurs sont donc à prendre en compte au moment de calculer le pourcentage d’entreprises pérennes au-delà de trois ans d’activité effective. En effet, dans le secteur de la construction, certaines entreprises sont immatriculées sans pour autant réaliser de chiffre d’affaires dans les huit trimestres qui suivent (34 % sont concernés et ne sont donc pas considérées comme actives).

 

Pour les 66 % restants qui correspondent aux micro-entrepreneurs qui ont effectivement démarré une activité, 36 % sont toujours actifs trois ans après leur immatriculation mais 30 % d’entre eux n’ont pas conservé ce statut.

 

Pour ce qui est des autres secteurs, le pourcentage de micro-entreprises qui existent toujours après trois ans s’élève à 63 % et va jusqu’à 75 % pour les entreprises classiques (beaucoup plus que les 36 % du bâtiment).

Un bilan paradoxal

Des pourcentages encourageants

Le pourcentage de micro-entreprises qui existent toujours trois ans après leur immatriculation était plus élevé en 2014 qu’en 2010 (36 % contre 30 %). De plus, 66 % ont démarré une activité en 2014 près leur immatriculation, contre 62 % en 2010.

 

Des entreprises en meilleure santé ?

Les recettes augmentent sur une année, puisqu’elles s’élevaient en 2018 à 273 millions pour les professionnels de la finition (+21 %) et 316 millions pour les autres travaux (+25,7 %). C’est pourquoi, les chiffres d’affaires trimestriels moyens ont eux aussi augmenté : 5 763 € pour les finitions et 6 149 € pour les autres travaux. A noter que le chiffre d’affaires global du secteur du bâtiment était de 135 milliards d’euros en 2017 (d’après la FFB, Fédération Française du Bâtiment).

Beaucoup de créations d’entreprises

Pour l’année 2018, 37,8 milliers de micro-entreprises ont été créés dans le secteur dont 17,1 pour les travaux de finition et 20,7 milliers pour les autres travaux. A noter que le secteur du bâtiment représente 13 % du total des immatriculations sous le statut d’auto-entrepreneurs (tous secteurs confondus).

 

Pourquoi plus d’entreprises ?

L’augmentation du nombre de micro-entreprises créées dans le secteur est notamment due aux nouveaux plafonds de chiffre d’affaires mis en place le 1er janvier 2018. Cette mesure a permis à certaines personnes de choisir le statut de micro-entrepreneur plutôt qu’une autre forme juridique auparavant plus adaptée à leurs activités.

 

Plus de radiations

Si le nombre de micro-entreprises crées dans le secteur augmente, il y a aussi beaucoup de radiations : ce nombre est passé de 12,7 à 15,1 milliers en une année. Une radiation correspond à la suppression de l’immatriculation d’une entreprise (dernière étape d’une fermeture d’entreprise). Cette augmentation s’explique en partie par la chute de l’activité du secteur, en particulier à cause de la baisse des permis de construire en 2018.

 

Portrait des entreprises toujours actives après 3 ans

Parmi les micro-entrepreneurs immatriculés en 2014 et toujours actifs après trois ans d’activité, 54 % se disent satisfaits de leurs chiffres d’affaires compte tenu de leurs objectifs. De plus, 63 % d’entre eux sont satisfaits et 22 % très satisfaits de leurs projets en règle général. Enfin, un tiers de ces micro-entrepreneurs est satisfait de son activité mais pas de son chiffre d’affaires.

 

A noter que 31 % des micro-entrepreneurs dans le secteur de la construction, rencontrent des problèmes récurrents de trésorerie notamment à cause de diminutions de chiffres d’affaires, de retards de paiements des clients, de la hausse des impôts, des taxes mais aussi des cotisations.

Les clefs du succès

L’âge : un facteur de longévité ? L’Insee fait remarquer que la longévité des auto-entrepreneurs augmente proportionnellement avec leur âge : alors que 28 % des entrepreneurs de moins de 30 ans sont actifs trois ans après leur immatriculation, 44 % des plus de 50 ans ou plus sont toujours actifs. Pour ce qui des entrepreneurs individuels classiques, la longévité la plus importante concerne la tranche d’âge 30-54 ans.

 

Avoir un diplôme

De plus, l’Insee a pu observer qu’un professionnel qui possède un diplôme a un chiffre d’affaires (à l’année) supérieur de 1 300 euros à celui d’un micro-entrepreneur qui ne possède aucune qualification (en moyenne).

 

Plus d’expérience

Si le micro-entrepreneur est déjà expérimenté dans le métier, son chiffre d’affaires est supérieur de 3 000 euros à celui d’un micro-entrepreneur sans aucune expérience. Le plus important des facteurs de longévité et de réussite semble donc être l’expérience.

 

L’investissement initial

Enfin, un micro-entrepreneur qui a réalisé un investissement initial (dès le début de son activité), déclare un chiffre d’affaires supérieur de 1 300 € (en moyenne) à celui d’un micro-entrepreneur n’ayant pas investi. Si le micro-entrepreneur a investi au cours des trois dernières années, cette hausse de chiffre d’affaires est de 1 400 €.

Aussi, si l’entrepreneuriat est toujours une prise de risque, les micro-entreprises dans le secteur du bâtiment ne sont pas beaucoup à survivre comparé à d’autres secteurs. Pourtant, chaque année, ils sont nombreux à tenter l’aventure ! Avant de se lancer, il peut être judicieux de se renseigner, de se former mais surtout d’avoir acquis de l’expérience.

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