Isolants Nocifs: quels Traitements pour la Ouate de Cellulose ?
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Les Avis Techniques attribués par la CCFAT ont été instaurés en 1969 pour encadrer le développement des produits et procédés innovants dans le secteur du bâtiment. Depuis juin 2011, la ouate de cellulose fait l’objet de revirements à répétition dans l’attribution de ces Avis Techniques. En effet, les fabricants utilisant des sels de bore comme antifongique pour le traitement de la ouate de cellulose, se sont vus à cette date retirer leur Avis Technique au profit des fabricants utilisant des sels d’ammonium. Depuis fin 2012, l’utilisation des sels d’ammonium est à son tour mise en doute.
Contradiction des Avis Techniques sur la ouate de cellulose
Nous sommes en 2011, la CCFAT, via le groupe spécialisé numéro 20 (GS 20), décide de retirer son Avis Technique favorable à la ouate de cellulose utilisant des sels de bore comme traitement ignifugeant. Une décision qui fait suite à la directive européenne sur l’interdiction d’utiliser les sels de bore en tant qu’agent antifongique.
Les petits fabricants de ouate de cellulose s'élève contre cet arbitrage dénonçant notamment le poids des grands industriels que l'on retrouve parmi les membres du GS 20. Le syndicat Ecima pointe d'ailleurs cette présence et demande qu'ils se retirent pour éviter tout soupçon de conflit d'intérêt ! Les adhérents appellent pour leur part à autoriser de nouveau l'utilisation de sels de bore, comme c'est le cas en Allemagne par exemple.
Sels de bore ou sels d’ammonium ?
Malgré les oppositions, les fabricants se sont mis en ordre de marche et ont commencé à développer des techniques de traitements à base de sels d'ammonium entre l’été 2011 et l’automne 2012. Problème, des émanations d'ammoniac ont été constatées sur les chantiers. La CCFAT opte alors pour un retour aux sels de bore.
Pour ne pas pénaliser la filière, la Commission annonce que les avis techniques pour les sels d'ammonium seraient prolongés jusqu'au 30 juin 2015, voire 2016, si nécessaire, le temps que les industriels français s'adaptent et proposent des formules nouvelles présentant les mêmes performances que les sels d'ammonium.
En attendant, la ouate de cellulose est placée sous observation de l’AQT (Agence Qualité Construction), afin de déceler d’éventuels problèmes liés à son utilisation. Cette observation n’a qu’un rôle informatif, notamment pour les compagnies d’assurances qui pourraient assortir leurs conditions contractuelles de nouvelles dispositions, en accord avec cet avis de l’AQT.
Pour les professionnels installateurs d’isolants, la confirmation que les Avis Techniques seraient valables jusqu’en 2016 est une garantie supplémentaire à présenter à leurs clients. La ouate de cellulose, encore peu utilisée en France, a une très importante marge de progression. Les décisions contradictoires de ces dernières années n’ont fait que ralentir l’essor de la filière et mettre le doute dans l’esprit des particuliers.