[Batimat 2024] Quelles perspectives pour la rénovation globale en 2025 ?

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Cette table ronde organisée le 30 septembre dans le cadre de Batimat 2024 a réuni les dirigeants de l'ANAH, de FenêtréA, du Groupe Atlantic, de POINT.P et de l'ADEME. Ces acteurs clés du secteur de la rénovation énergétique, tous alignés sur l’importance de la transition énergétique dans le parc immobilier existant, ont échangé sur les perspectives pour 2025. Effy vous raconte !

L’avenir de la rénovation énergétique et globale : analyse et perspectives pour 2025 ©VG

L’avenir de la rénovation énergétique et globale : analyse et perspectives pour 2025 ©VG

Le rôle crucial de la rénovation énergétique globale

Baptiste Perrissin Fabert de l’ADEME a souligné que la majorité des bâtiments actuels seront toujours présents en 2050, rendant indispensable leur mise à niveau. 


En effet, 80 % des bâtiments de demain existent déjà aujourd'hui, ce qui exige d'intégrer massivement  des énergies renouvelables (ENR) dans la rénovation pour que 80 à 90 % de ces bâtiments atteignent les classes énergétiques A ou B. 

 

La transition ne se fera donc pas sans des travaux d’ampleur, visant à améliorer la pérennité des bâtiments, tout en assurant leur confort et leur intégration à la transition énergétique. 

La situation du marché et les enjeux de financement

Pierre-Louis François du Groupe Atlantic a rappelé que 85 % de leur marché est lié à la rénovation. Cependant, il a averti que si les objectifs initiaux étaient ambitieux, les montants alloués pour les réaliser n’étaient pas réalistes ni pour les pouvoirs publics ni pour les particuliers.

 

En effet, l’écart est grand entre des particuliers qui investissent en moyenne 10 à 15 000 euros dans la rénovation et la réalité d’une rénovation globale à 60 000 euros (soit un budget total de 12 millions d’euros correspondant aux objectifs de 200 000 rénovations globales).


Cela pousse à repenser les objectifs, avec des solutions plus progressives comme des rénovations par gestes simples, bien que ces dernières ne permettent pas d’atteindre l’efficience souhaitée.


Valérie Mancret-Taylor, directrice générale de l'ANAH, a ajouté que bien que la rénovation globale coûtait 50 à 60 000 euros en moyenne, tous les ménages n'étaient pas aidés de la même manière. Il est donc nécessaire d'envisager des aides plus diversifiées, incluant celles des collectivités territoriales.

La question de la confiance et des artisans

Nicolas Godet de POINT.P a insisté sur le besoin de stabiliser le cadre de la rénovation énergétique, tout en soulignant l'importance de séduire et de former les artisans pour qu’ils se lancent dans cette démarche. 


Il a également mis en avant le rôle clé de l’accompagnement des professionnels du bâtiment dans la montée en compétence sur des chantiers de rénovation globale, une étape cruciale pour atteindre les objectifs fixés.


Les freins principaux relevés sont notamment liés aux questions de liquidité et aux retards de versement des aides, qui peuvent décourager les artisans à s’impliquer davantage dans ces projets de rénovation. Le défi, selon Atlantic, est en outre de simplifier les dispositifs et d’assurer la fluidité des financements pour éviter que la chaîne de rénovation ne se rompe.

Lutter contre la chaleur estivale : les solutions d’avenir

Un des grands enjeux soulevés par l’ADEME est la question du confort d’été, surtout face à l’augmentation des vagues de chaleur. Et ce, sans installer des climatiseurs partout.


Bien que des solutions passives telles que l’occultation de la lumière ou l’isolation thermique soient des pistes intéressantes, elles ne suffiront pas dans de nombreuses zones. Des alternatives telles que la géothermie de surface ou la ventilation nocturne doivent être explorées pour répondre aux besoins croissants.


Dominique Lamballe, Président de FenêtréA, a également mis en avant les innovations technologiques réalisées ces dernières années sur les menuiseries et fenêtres, améliorant ainsi considérablement l’efficacité énergétique des bâtiments.

 

À lire aussi : [Batimat 2024] Quelle place pour le confort d'été dans la RE2020 ?

Les défis futurs : formation, innovation et continuité

Le secteur de la rénovation énergétique globale est en pleine mutation. L’ADEME a évoqué la montée en compétence nécessaire pour 200 000 personnes d’ici les prochaines années, tout en soulignant l’importance de la garantie de performance dans les contrats de rénovation. Cette garantie permettrait aux opérateurs de s'engager sur un prix, un délai et une performance énergétique, offrant ainsi plus de transparence aux ménages.


Enfin, les intervenants ont unanimement convenu qu'une vision à long terme était indispensable, en particulier sur les aides comme MaPrimeRénov’


Interrogée sur les chiffres de l’année 2024, Valérie Mancret-Taylor de l’ANAH est revenue sur le premier semestre, rappelant une hausse de 35% du parcours accompagné centré sur les rénovations globales par rapport à l’an passé. Et si le monogeste s’est affaissé en début d’année, il a repris depuis, même si les chiffres de l’année complète ne sont pas encore disponibles. 

 

Désormais, il faut attendre les décisions du gouvernement, alors que les professionnels se sont beaucoup exprimés sur le sujet ces derniers jours.

Valentin Germain

Rédacteur - Responsable de contenus pour Effy

Décrypter les actualités réglementaires, promouvoir les bonnes pratiques et présenter les dernières innovations en matière de rénovation énergétique… Voici ma mission chez Effy !

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