Coénove lance la « mention gaz vert »
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La filière gazière se dote de la mention « gaz vert ». Portée par l’association Coénove, elle vise à booster la notoriété de cette énergie « locale et renouvelable » auprès des clients particuliers et à accélérer la décarbonation du mix énergétique français.
La mention « gaz vert » vise à promouvoir les gaz renouvelables
Si vous vous êtes rendu au salon Interclima, du 3 au 6 octobre 2022, vous avez peut-être remarqué que de nombreuses solutions de génie climatique portaient l’étiquette « Compatible gaz vert ». De quoi s’agit-il ?
Peu avant l’événement, Coénove a présenté cette nouvelle mention, centrée dans un premier temps sur le biométhane. « Le biométhane est une filière mature et en plein essor. C’est une énergie locale, produite dans les territoires et renouvelable. 465 sites injectent pour 7,9 Twh. C’est la seule filière EnR qui dépasse d’ores et déjà l’objectif qui était fixé par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour 2023, à savoir 6 Twh », a souligné Bernard Aulagne, président de Coénove, lors d’une conférence de presse.
Développer les gaz renouvelables
La mention gaz vert témoigne de la mobilisation de la filière en faveur du développement des gaz renouvelables. Deux déclinaisons sont prévues :
- La création de la dite-étiquette qui sera fournie par chaque fabricant et apposée par l’installateur ou le mainteneur à l’occasion de la livraison d’un nouvel équipement ou au moment de l’entretien.
- La mention « Acteur engagé gaz vert » porté par chaque acteur de la filière mobilisé pour le développement des gaz vert : installateur, promoteur, territoire…
« Nous avons besoin de la filière, des installateurs, des mainteneurs qui réalisent des milliers d’intervention auprès des consommateurs. C’est un message tourné vers l’avenir, qui valorise les méthaniseurs et c’est un signal fort pour le client particulier qui va pouvoir être rassuré sur son investissement », a déclaré Cyril Radici, Directeur général du Synasav.
La mention « donne une visibilité au consommateur qui va se dire : mon investissement s’inscrit dans la pérennité et contribue à la préservation de l’environnement », a poursuivi François Frisquet, PDG de Frisquet.
« Nous allons dans une logique d’information via l’étiquette », a estimé Bernard Aulagne. La mention rappelle aux clients particuliers que « leur vieille chaudière est compatible avec du gaz renouvelable ».
💡 84% des Français disent avoir entendu parler de gaz vert, selon une étude BVA réalisée en juin 2022 auprès de 2 011 personnes. 23% ignorent qu’il s’agit d’une énergie renouvelable et 50% seulement ont compris qu’il était compatible avec leur équipement actuel.
Un gaz vert pour décarboner le mix énergétique français
Si le gaz renouvelable ne représente aujourd’hui que 2% de la consommation, la filière vise 20% de gaz renouvelables produits localement dès 2030 pour atteindre 100% en 2050. 100% de gaz renouvelable est d’ailleurs indispensable pour participer pleinement à la décarbonation du mix énergétique français. Pour réussir cette transition, deux autres chantiers doivent être menés en parallèle :
- Une baisse de 60% des consommations de gaz dans le bâtiment par rapport à 2019
- 100 TWh de consommations de gaz renouvelable affecté au bâtiment
Bernard Aulagne se veut confiant : « Du gaz vert, il y en a sur plusieurs formes : méthanisation, hydrogène, pyrogazéification, power-to-méthane, gazéification hydrothermale… Tout ceci nous conduit à un gisement d’environ 420 TWh en 2050 (dont 135 TWh pour la seule méthanisation), ce qui est largement au-dessus des prévisions de consommations de gaz en 2050, tous secteurs confondus (bâtiment, mobilité, industrie…) », a-t-il détaillé.
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Il est également revenu sur les chiffres clés du gaz qui permettent de dire que cette énergie occupe « une place essentielle dans le mix énergétique français ». A ce jour :
- 12 millions de logements sont chauffés au gaz
- En 2020-2021, la consommation de gaz s’est élevée à 460 TWh, soit environ 20% de la consommation totale
« Le gaz constitue une source de flexibilité et de stockage inatteignable par des moyens électriques seuls. La flexibilité temporelle des infrastructures permet au vecteur gaz de répondre aux besoins de modulations hebdomadaires, mensuels et saisonniers », a avancé Bernard Aulagne. « Les 241 000 kilomètres de réseau sont autant de possibilité d’irriguer le territoire français. Ils constituent un véritable atout pour cette énergie », a-t-il conclu.