Fortes chaleurs : quelles mesures pour diminuer les risques sur les chantiers ?

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Protéger les travailleurs du bâtiment de la canicule est plus que jamais au cœur des problématiques de prévention des employeurs du secteur. La FNTP et plusieurs acteurs institutionnels proposent un outil pour les accompagner dans cette démarche. Effy vous en dit plus.

 

Du fait du réchauffement climatique, la France subit de plus en plus d’épisodes de fortes chaleurs, qui impactent particulièrement certains métiers, comme ceux du bâtiment. Dans ce contexte, la prévention des risques liés à la chaleur devient un enjeu majeur pour les entreprises du secteur.

Un rétroplanning pour anticiper les risques

Dans le cadre de la Convention nationale de partenariat pour l’amélioration de la santé au travail dans les Travaux Publics 2023-2028, le Ministère du travail s’est entouré de plusieurs acteurs :  la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP), la Caisse nationale d’Assurance Maladie et l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS).

 

Ensemble, ils ont dévoilé un outil pratique et complet, visant à accompagner les entreprises dans leur démarche de prévention : un rétroplanning de la prévention des risques liés aux fortes chaleurs.

 

« L’impact du réchauffement climatique sur nos vies n’est plus à démontrer. L’adaptation de nos métiers et de nos modes de travail à ces nouveaux enjeux est une nécessité majeure.  », a souligné Laurent Manzon, président du comité Prévention-Santé au travail de la FNTP

 

Ce rétroplanning propose donc une méthode opérationnelle et proactive aux entreprises, ainsi que des outils pour les aider à anticiper l’été : rappel réglementaire, modèle de note de service, fiches de sensibilisation, etc. 

 

🔎 Qu’est-ce que la convention nationale de partenariat pour l’amélioration de la santé au travail dans les Travaux Publics 2023-2028 ?
Cette convention vise à développer une culture de prévention dans le secteur des Travaux Publics, en favorisant l’évaluation des risques professionnels et en promouvant les bonnes pratiques de prévention.

 

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Des obligations d’action et d’information pour l’employeur

Les ressources mises à disposition avec ce rétroplanning rappellent les différentes obligations qui concernent les employeurs en termes de prévention.

 

Première étape : commencer par l’évaluation des risques professionnels au sein du document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP). 

 

Dans un deuxième temps, des mesures doivent ensuite être mises en place, soit dans le cadre d’un plan d’action pour les entreprises de moins de 50 salariés, ou du programme annuel de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail (PAPRIPACT) pour celles ayant plus de 50 salariés. 

 

En parallèle, l’employeur doit également informer ses salariés des risques qu’ils encourent, à travers des formations et de l’affichage. 

Des risques importants pour la santé dès 28°

Si le Code du travail ne mentionne pas de température spécifique à partir de laquelle il est considéré dangereux de travailler, l’INRS a déterminé des valeurs indicatives, qui se situent à 30 degrés pour une activité sédentaire et à 28 degrés pour une activité physique, comme dans le BTP.

 

Dans ces périodes de canicule, les travailleurs risquent de subir déshydratation, insolation, et même coup de chaleur. Cette urgence vitale est caractérisée par une température corporelle dépassant 40°C et des signes neurologiques, et peut provoquer des lésions cérébrales, ou même le décès. 

 

Plus modérée, la déshydratation peut également affecter les travailleurs. Elle s’accompagne d’une température corporelle de plus de 38°C, et de symptômes comme une transpiration abondante, de la fatigue, des maux de tête, des vertiges, des nausées, ou encore des pertes de connaissance.

Quelles mesures prendre pour aménager le travail ?

Il est donc essentiel pour les employeurs d’adapter les conditions de travail, en commençant par les horaires, qui peuvent être modifiés pour prendre en compte les heures où la chaleur est plus forte. Il est aussi recommandé de prévoir des pauses plus fréquentes et plus longues, dans des lieux frais et ombragés.

 

Lors des périodes estivales, le corps a besoin d’une période d’acclimatation d’au moins 8 jours, dont il faut tenir compte lors des plannings.

 

En cas de forte canicule, l’employeur peut décider si nécessaire d’interrompre le travail.

Des protections nécessaires contre la chaleur

Le Code du travail prévoit par ailleurs plusieurs dispositions spécifiques au secteur du bâtiment : ainsi, l’employeur doit fournir 3 litres d’eau chaque jour aux salariés et leur mettre à disposition un local adapté aux conditions climatiques.

 

Pour limiter les risques liés à la chaleur, des vêtements de travail adaptés peuvent être mis à disposition, notamment des vêtements protecteurs de couleur claire permettant d’évacuer la sueur, tout en protégeant des rayons UV, ou encore des lunettes de sécurité teintées.

 

Cependant, le port des équipements de protection individuelle reste obligatoire : ainsi le port du casque ne peut pas être substitué par celui d’une casquette, quelle que soit la température !

 

Grâce à tous ces outils, les entreprises du BTP pourront donc appréhender le début de l’été avec plus de sérénité, et des plans d’actions établis pour faire face à la chaleur.

Ariane Debernardi

Rédactrice

Animée par la transition écologique, c’est tout naturellement que je me suis tournée vers les sujets autour de la rénovation énergétique. Pour Effy, je vous informe donc sur les actualités de ce secteur.

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