La création d’emplois comme réponse aux ambitions de rénovation énergétique
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Selon une étude de France Stratégie, il faudra créer entre 170 000 et 250 000 emplois supplémentaires d’ici à 2030 pour atteindre les objectifs de rénovation énergétique. Comment y parvenir alors que les difficultés de recrutement sont particulièrement présentes dans le secteur ? Voici les pistes identifiées.
La filière bâtiment doit créer davantage d'emplois pour répondre aux ambitions de rénovation énergétique
La feuille de route « Bâtiments » de la planification écologique, présentée le 12 juin 2023, vise une baisse des émissions de CO2 dans le secteur de 60% d’ici à 2030.
La rénovation du parc bâti compte parmi les leviers pour atteindre cet objectif avec par exemple des actions soumises à concertation jusqu’au 28 juillet dernier :
- La réduction de 60% des passoires thermiques
- La suppression de 75% des chaudières fioul et de 40% de celles fonctionnant au gaz
- Ou encore des rénovations d’ampleur en 2024 (200 000 logements contre 90 000 aujourd’hui)
Ces travaux exigent de compter sur une main d’œuvre qualifiée bien plus étoffée. Le nombre de postes supplémentaires à créer se situerait entre 170 000 et 250 000 par rapport à aujourd’hui, selon une récente étude de France Stratégie.
Le recul de la construction neuve pourrait contribuer à réduire le nombre de postes nécessaires de 50 000 à 60 000 emplois, mais cela resterait très insuffisant au regard des ambitions en termes de rénovation énergétique.
Recrutement, des disparités selon les métiers et les régions
Dans son étude, France Stratégie rappelle les « fortes tensions » sur les métiers du bâtiment avec, par exemple, des taux de recrutements difficiles de 87% en moyenne pour les couvreurs et de 82% pour les plombiers-chauffagistes.
En 2030, les tensions seront « très fortes » dans les régions les plus froides qui ont une part élevée de logements chauffés au fioul (Hauts de France et Grand Est) et en Ile-de-France, avance l’analyse. Les besoins en recrutement se feront également plus importants dans les zones qui concentrent le plus de passoires thermiques (logements F et G) : régions montagneuses et le quart nord-est du territoire, et à Paris.
L’entité pointe aussi la « très faible part » d’entreprises RGE (autour de 7% et 26% des salariés couverts) et souligne que les régions avec le plus faible taux de labellisation sont celles avec les plus gros déficits potentiels de main d’œuvre à horizon 2030 : Ile de France, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Mais alors, comment développer l’emploi pour rénover plus ?
Il y a tout d’abord la question de l’attractivité des métiers et pour ce faire, plusieurs pistes :
- Faire connaître ces métiers et « leur utilité sociale »
- Améliorer la qualité des emplois et l’accompagnement des jeunes
- Adapter l’offre de formation aux spécificités régionales
- Construire des 2e partie de carrière
Pour augmenter le vivier de travailleurs formés à la rénovation énergétique, France Stratégie propose notamment de :
- Orienter les personnes déjà en emploi dans la filière du bâtiment vers la rénovation (un million de travailleurs « mobilisables » identifiés parmi les quatre familles de métiers suivantes : encadrement, études et conception, exécution liés à l’enveloppe ou aux systèmes)
- Se préparer aux métiers émergents de la rénovation énergétique performante
- Adapter les référentiels métiers, compétences et certifications aux spécificités de la rénovation énergétique
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En outre, France Stratégie estime nécessaire de redéfinir le label RGE pour garantir la qualité et la performance énergétique des travaux. « Une massification des rénovations risque d’entrainer une massification des fraudes et de la non-qualité, en raison : d’un manque de systématicité des contrôles, notamment en amont des travaux, d’une absence de mobilisation des données de contrôle dans l’orientation des dispositifs existants, d’un coût de la non-qualité peu dissuasif. »
Pour créer de la confiance, France Stratégie préconise un renforcement des contrôles, une croissance des métiers de diagnostiqueur, auditeur et contrôleur, et une meilleure coordination entre acteurs publics.
Vous l'aurez compris, la rénovation énergétique des bâtiments offre de belles perspectives. Reste à réunir les conditions nécessaires pour répondre à ce chantier titanesque.