La PAC hybride « matérialise le stockage de l’électricité », Marc Tréla
Sommaire
Le 12 mai dernier, Coénove organisait le 7e Live Innogaz. A cette occasion, Marc Tréla, Directeur marketing produit chez Bosch elm.leblanc a présenté une solution nouvelle de PAC hybride capable de stocker de l’électricité en période d’intermittence. Retour sur l’innovation.
Bosch présente une nouvelle PAC hybride ©Bosch Thermotechnologie
Le 7e Live Innogaz a mis à l’honneur la pompe à chaleur hybride, une solution que Bernard Aulagne, président de Coénove, décrit comme « une illustration concrète de la capacité de la filière à proposer des équipements innovants associant intelligemment gaz et électricité » et « permettant de répondre au besoin croissant et urgent de flexibilité du système électrique français ».
La pompe à chaleur à chaleur hybride est également considérée comme un vecteur de décarbonation. Elle est d'ailleurs citée dans les travaux « Futurs Energétiques » de RTE et « Transitions 2050 » de l’Ademe.
Plus récemment, l'Afpac a dévoilé une prospective sur le marché des PAC. D'ici à 2050, plus de deux millions d'unités pourraient être vendues chaque année, tous segments confondus. La PAC hybride représenterait jusqu’à 10% du marché de la PAC air/eau en rénovation.
PAC hybride, un marché encore timide
Si la technologie est plébiscitée, elle reste encore « méconnue » du grand public, a regretté Marc Tréla, Directeur marketing produit chez Bosch elm.leblanc. Dans une récente campagne de communication, GRDF soulignait d’ailleurs que seulement 1% des Français connaissaient la PAC hybride. Résultat, les ventes progressent mais à un rythme moins important que pour les PAC air/eau : 16% en 2021 vs 52% pour le second équipement (source : Uniclima).
PAC hybride en rénovation, une solution adaptée
Venu présenter une nouvelle solution développée par Bosch, Marc Tréla a tout d’abord évoqué les bénéfices de la PAC hybride, notamment en termes de confort, de sécurité, de résilience, d’économies d’énergie et de prix. En effet, l’équipement « coûte moins cher à l’achat qu’une PAC de grande puissance ».
La PAC hybride présente aussi des atouts « à l’échelle macroscopique pour la sécurité électrique ». En période de grands froids, on fera par exemple fonctionner l’énergie gaz, et lorsque les températures s’adoucissent, on sollicitera la pompe à chaleur. La technologie peut ainsi soulager le réseau en cas de panne ou lors des pointes électriques.
La PAC hybride permet également « d’anticiper la rénovation énergétique par étapes ». « L’hybride est de plus en plus considéré comme pertinent pour les logements les plus déperditifs ». C’est un levier de croissance qui n’a pas encore été actionné « malgré l’électrification rapide des usages », a souligné Marc Tréla.
Stocker de l’énergie grâce à la PAC hybride
Chez Bosch, l’hybride n’est pas nouveau. L’industriel développe des solutions depuis une dizaine d’années. Le nouveau produit présenté par Marc Tréla combine une PAC monobloc et une chaudière sol à condensation.
« L’enjeu avec ces solutions hybrides, c’est aussi de mobiliser la base d’installateurs que l’on a formé sur les technologies de chaudières que nous commercialisons aujourd’hui, pour que toute cette population soit motrice dans le déploiement de ce parc hybride. Moins on aura à manipuler de fluides frigorigènes et plus ce sera facile à déployer », a-t-il expliqué.
« Nous avons également considéré qu’il était important de conserver la production d’eau chaude sanitaire par les deux générateurs de chaleur. Et nous avons différentes configurations en termes de puissance de PAC et de chaudière, et différentes versions d’eau chaude sanitaire avec la capacité du ballon ».
La solution hybride est capable de réguler le coût de l’énergie et les émissions de CO2 en utilisant une interface de régulation commune. Son pilotage se fait en fonction de son rendement (température extérieure, température d’eau demandée à l’installation, charge). A partir de ces paramètres, « on évalue les performances de chacun des deux générateurs et on pilote le générateur le plus performant à l’instant T ».
L’interface de pilotage permet de forcer l’effacement de la PAC. « C’est un levier intéressant quand on a des risques d’atteindre la capacité maximale de production sur le réseau. Cette capacité d’effacement a été estimée à 1,4 GWelec/MPAC dans le rapport RTE ». Et aussi son fonctionnement. « Ça représente 4,4 GWhelec/MPAC en termes d’énergie et 2,2 GWelec/MPAC en termes de puissance. On est sur un levier de stockage d’électricité en période d’intermittence ».
La PAC hybride pour anticiper la demande en énergie
Miser sur la flexibilité s’inscrit dans le cadre de la transition énergétique. « Avec davantage de production solaire et éolienne, nous nous attendons à avoir une modification de la forme de la demande, notamment en journée, avec des pics de production qui ne seront plus au même moment qu’aujourd’hui » et une accentuation de l’amplitude journalière. « Nous avons donc besoin de stockage qui est ici réalisé sous forme de service rendu au particulier et de stockage dans l’habitat ».
Comment ça fonctionne ?
« Nous venons charger le ballon d’eau chaude sanitaire à un point de consigne supérieur à celui qui était initialement prévu. Nous venons forcer le fonctionnement de façon prioritaire en mode chauffage de la PAC, et nous nous permettons de dépasser, dans un seuil contrôlé, les consignes de chauffage », a détaillé Marc Tréla.
L’hybride est ainsi « un choix sans regret pour la rénovation énergétique », a insisté le Directeur marketing produit. Il permet notamment une « électrification rapide et un déploiement de nouvelles capacités », transforme les usagers « en contributeurs actifs à l’équilibre du réseau » et matérialise l’effacement de la PAC et le stockage de l’électricité.