La rénovation en perte de vitesse : la Capeb attend « un signe » du Gouvernement
Sommaire
Le ralentissement de l’activité des entreprises artisanales du bâtiment, amorcée en début d’année dernière, se confirme au premier trimestre 2023. Dans ce contexte, la Capeb adresse de nouveau ses propositions au Gouvernement pour « mettre un terme au déclin ».
La rénovation énergétique poursuit sa croissance mais à un rythme plus lent
Dans son bilan de l’année 2022, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) pointait une activité « qui n’a cessé de décroître » tout au long de l’année, laissant présager une croissance « probablement atone » en 2023.
Les premiers chiffres de l’année confirment ces prévisions : « le mouvement de ralentissement de l’activité » se poursuit au premier trimestre 2023, et ce pour tous les segments !
| T1 2022 | T1 2023 | |
|---|---|---|
| Activité globale | +3,5% | +0,5% |
| Construction neuve | +3% | +0,0% |
| Entretien-Amélioration | +4% | +0,5% |
| Rénovation énergétique | +4,5% | +2% |
Les régions Bretagne (+2%) et Nouvelle-Aquitaine (+1,5%) enregistrent une bonne dynamique contrairement aux régions Hauts-de-France (-1%), Normandie (-0,5%) et Centre-Val-de-Loire (-0,5%).
En glissement annuel, seule l’activité en aménagement-décoration-plâtrerie voit son rythme de croissance se redresser « légèrement » au premier trimestre 2023 par rapport au 4e trimestre 2022, passant de 0% à 0,5%. Les entreprises d’électricité enregistrent le plus fort recul en termes de croissance (-1,5 point), leur volume d’activité étant en baisse comparé au même trimestre l’année dernière (-0,5%).
Pour 40% des entreprises artisanales, l’activité « se dégrade »
Début avril 2023, les carnets de commande représentent 87 jours de travail à venir, soit 9 jours de moins qu’au trimestre précédent, « un niveau au plus bas depuis janvier 2021 ».
Les coûts et les prix des travaux continuent de progresser : +9,8% au 4e trimestre 2022 après +10,1% au trimestre précédent pour l’entretien-amélioration. La hausse des prix sur un an est également marquée dans le secteur résidentiel (+10,8%) et non-résidentiel (+8,2%). En parallèle, selon l’indice BT50, les coûts augmentent encore et se fixent à +5,8%.
Deux tendances impactent l’investissement des ménages :
- L’inflation dont on perçoit les conséquences sur les demandes de travaux
- Le recul de montants de crédits accordés (-3% par rapport au T4 2021) qui s’explique notamment par une forte diminution des prêts destinés à l’achats de logements anciens (-6%)
Bon à savoir : les crédits destinés à l’acquisition de logements neufs et aux travaux d’entretien-amélioration progressent de 3,8% et de 15,1% respectivement.
Les entreprises ont un avis négatif de l’évolution de leur activité pour les 6 prochains mois : seules 6% constatent une hausse, 40% une dégradation, le reste une stabilisation. Alors que leur trésorerie se dégrade, le solde d’opinion est négatif de 15 points (trois fois plus qu’au trimestre précédent).
Redonner du souffle au secteur
Pour faire face au déclin, la Capeb adresse 15 propositions au Gouvernement. « Certaines ne sont pas nouvelles », précise la Confédération. Elles s’articulent autour de 4 grandes thématiques :
- Simplifier pour dynamiser
- Lutter contre la fraude et renforcer la crédibilité des dispositifs RGE et CEE
- Augmenter le nombre d’entreprises en capacité de réaliser des travaux
- Booster la demande des particuliers pour des rénovations énergétiques plus ambitieuses
Ces mesures doivent redonner « le souffle nécessaire » aux entreprises artisanales « pour leur permettre de relever les défis sur lesquels elles sont attendues et continuer à représenter un secteur majeur de notre économie. Les mesures dont nous avons besoin sont là, le Gouvernement n’a plus qu’à s’en saisir », déclaré Jean-Christophe Repon.
La Capeb espère ainsi « un signe » de la part des pouvoirs publics sur ces propositions à l’occasion des prochaines Assises du BTP qui devraient se tenir en juin.
Pour découvrir les propositions, rendez-vous ici.