[Etude] Le coût des travaux reste le premier frein à la rénovation énergétique
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La loi « Climat et résilience » prévoit un certain nombre de dispositions visant à lutter contre les passoires énergétiques. On citera par exemple, le gel des loyers des logements classés F ou G déjà en vigueur ou encore l’interdiction de mise en location de ces mêmes habitations à partir de 2028. Dans ce contexte, les propriétaires comptent-ils engager des travaux de rénovation énergétique ? Un baromètre Procivis/Harris Interactive apporte des éléments de réponse.
« Si l’ensemble de la société ne se mobilise pas rapidement autour de cet enjeu de rénovation énergétique, de très nombreux logements sortiront du marché. Or, nous en manquons… ». Voici l’un des points évoqués dans le dernier baromètre Procivis/Harris Interactive sur « Les Français et leur logement », paru le 13 décembre dernier.
Alors que le logement neuf est en difficulté, les tensions entre l’offre et la demande dans l’ancien pourraient s’amplifier si les logements les plus énergivores n’étaient pas rénovés. L’étude rappelle en effet que la loi « Climat et résilience » a introduit un certain nombre de dispositions comme par exemple l’interdiction de location des logements classés G dès le 1er janvier 2025 (environ 600 000 unités) puis de ceux de classe énergétique F au 1er janvier 2028 (1 200 000 logements).
« Les chiffres sont gigantesques, à la mesure de l’enjeu. Sommes-nous prêts ? », s’interroge le baromètre.
Lire aussi : « Adoption du projet de loi Climat et résilience »
La classe énergétique des logements encore méconnue
Pour cette étude, 10 189 personnes ont été interrogées en ligne du 25 novembre au 5 décembre 2022. On y apprend que quatre Français sur cinq considère la part de leur budget consacrée à se loger comme « importante ».
« 67% des Français estiment que la performance énergétique de leur logement pourrait être améliorée », note le baromètre. Mais connaissent-ils vraiment l’étiquette énergétique de leur habitat ? Pas vraiment.
L’étude indique en effet que les ménages « ont tendance à surestimer la qualité énergétique de leur bien ». Ainsi, seuls 16% des interrogés pensent avoir un logement classé E, F ou G.
48% admettent ne pas connaître la classe énergétique de leur logement
Un tiers des propriétaires prêts à réaliser des travaux
Alors que les prix de l’énergie explosent, l’isolation thermique arrive en tête des critères les plus essentiels dans le choix d’un futur logement.
Qu’en est-il pour les ménages déjà propriétaires d’un logement ?
- 4 propriétaires occupants sur 10 affirment avoir réalisé des travaux de rénovation énergétique au cours des deux dernières années, et 30% envisagent d’en effectuer dans les douze prochains mois
- 45% des propriétaires bailleurs déclarent avoir engagé des travaux au cours des deux dernières années et 40% comptent en faire dans l’année à venir
Les aides à la rénovation énergétique (MaPrimeRénov’, éco-prêt à taux zéro…) ont-elles incité les propriétaires à passer à l’acte ? C’est le cas pour 66% des répondants.
50% indiquent pouvoir être incités par de telles mesures et 59% des propriétaires d’un logement classé E,F ou G estiment que ces dispositifs pourraient « les aider » à les réaliser.
La loi « Climat », booster de la rénovation énergétique ?
Une large part des propriétaires bailleurs pensent être concernés par des mesures de restriction de location de certains logements. Parmi eux :
- 55% pensent engager des travaux de rénovation énergétique
- 38% envisagent de devoir retirer un logement de la location
Lire aussi : Des aides assez lisibles pour la rénovation énergétique ?
Le coût des travaux reste le frein principal à la rénovation énergétique. Suivent, les contraintes liées à la copropriété, la volatilité des normes énergétiques et le fait de « devoir perdre des m2 suite aux nouvelles installations ».
💡 A noter que le coût des travaux est bien plus évoqué par les propriétaires occupants que les propriétaires bailleurs qui, eux, sont plus gênés par les obstacles administratifs et normatifs.