RGE : de nouvelles compétences pour un label plus rigoureux en 2025
Sommaire
📅 Entrée en vigueur au 1er octobre 2025
👷 3 blocs de travaux : isolation & équipements associés, ENR, rénovation globale
📋 Compétences renforcées : plus de transversalité, conseils client, coordination chantier
Un nouvel arrêté vient renforcer les exigences de compétences pour les entreprises souhaitant obtenir ou renouveler le label RGE. Qu’est-ce que ça change pour vous, artisans et professionnels de la rénovation ? Effy fait le point.
Le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) reste un repère clé pour rassurer les particuliers et valoriser les professionnels engagés dans la rénovation énergétique. Pour renforcer cette dynamique, le gouvernement fait évoluer les critères d’obtention du label.
Courant mars, il a donc publié un arrêté qui actualise les connaissances requises pour les responsables techniques des entreprises souhaitant obtenir le label RGE.
Le nouveau tableau des exigences est désormais structuré en trois blocs distincts, chacun correspondant à un groupe de catégories de travaux : les travaux d’isolation, les équipements utilisant des énergies renouvelables, et le bouquet de travaux nécessaire à la rénovation globale.
📆 Quelle entrée en vigueur ?
Les nouvelles compétences listées dans cet arrêté, publié le 17 mars 2025, seront applicables dès le 1er octobre 2025.
Des exigences plus précises pour les travaux d’isolation
Ce sont les responsables techniques des entreprises qui sont concernées par ces nouvelles exigences.
Si certaines compétences clés sont maintenues, les exigences ont été nettement renforcées et détaillées pour le premier groupe de travaux.
Dédié majoritairement à l’isolation, il comprend aussi les travaux de ventilation, ainsi que certains équipements comme les chaudières et les émetteurs électriques.
Ce premier bloc repose d’abord sur un socle de connaissances transversales :
- Les enjeux du marché de la rénovation énergétique et l’état du parc
- Les dispositifs d’aides financières et le parcours d’obtention du label RGE
- Les conditions de réussite d’une rénovation énergétique - fonctionnement thermique d’un bâtiment, gestion globale d’un projet, risques de pathologies du bâtiment
- Les spécificités liées aux projets particuliers de surélévations et extensions
Des connaissances plus spécifiques sont aussi demandées pour cette catégorie de travaux. On retrouve notamment deux points clés, à nouveau approfondis par rapport à l’ancienne version :
- Connaître les principes et techniques propres à la catégorie de travaux, ainsi que les détails des produits
- Savoir assurer la prise en main par le client, connaître les pratiques de contrôle et de mise en service, et faire des recommandations d’usage et d’entretien
La maîtrise de la mise en œuvre des travaux demandée est désormais bien plus détaillée. En tant que professionnel RGE, vous devez « comprendre les principaux écarts et les risques de pathologies liés à cette catégorie de travaux et aux travaux en interaction », et savoir les éviter grâce à une conception et mise en œuvre performante.
La version 2025 formalise une compétence jusque-là implicite : vous devez désormais être capable de conseiller vos clients sur les aides financières et de les intégrer dans votre offre globale.
Cette nouvelle compétence va au-delà de la simple connaissance des aides : elle implique de savoir intégrer ces dispositifs dans une offre technique et financière cohérente, adaptée au profil du client.
🔎 Quels types de travaux sont concernés par ces critères ?
Ces compétences sont requises pour l’installation et la pose de :
• Chaudières à haute ou très haute performance énergétique ou à micro-cogénération gaz, dont régulateurs de température
• Émetteurs électriques, dont régulateurs de température ;
• Équipements de ventilation mécanique ;
• Matériaux d'isolation thermique des parois vitrées verticales, de volets isolants et de portes d'entrée donnant sur l'extérieur ;
• Matériaux d'isolation thermique des parois vitrées en toiture ;
• Matériaux d'isolation thermique, par l'intérieur, des murs, des rampants de toiture et des plafonds de combles ;
• Matériaux d'isolation thermique des murs par l'extérieur ;
• Matériaux d'isolation thermique des toitures-terrasses et des toitures par l'extérieur ;
• Matériaux d'isolation thermique des planchers de combles perdus ;
• Matériaux d'isolation thermique des planchers sur local non chauffé.
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Pas de révolution pour les équipements de chauffage ENR
Pour les équipements utilisant une source d’énergie renouvelable (solaire, bois, géothermie, PAC), les exigences restent globalement inchangées dans la nouvelle version du référentiel.
Les responsables techniques doivent avoir réalisé une « formation initiale qualifiante et/ou diplômante ou formation continue spécifique avec un contrôle de connaissances sur le volet théorique et le volet pratique, agréée par les pouvoirs publics ».
Ils doivent pouvoir attester de la maîtrise de connaissances acquises lors de cette formation sur les sujets suivants :
- État du marché et des ressources ;
- Aspects écologiques et logistiques ;
- Sécurité des installations ;
- Subventions et aides publiques ;
- Solutions technologiques ;
- Aspects économiques et de rentabilité ;
- Conception, installation et entretien ;
- Législation nationale et normes européennes.
🔎 Quels types de travaux sont concernés par ces critères ?
Ces compétences sont requises pour l’installation et la pose des :
• Équipements de chauffage ou de fourniture d'eau chaude sanitaire fonctionnant à l'énergie solaire et dotés de capteurs solaires ;
• Appareils hydrauliques de chauffage ou de production d'eau chaude sanitaire fonctionnant au bois ou autres biomasses ;
• Appareils indépendants de chauffage ou de production d'eau chaude sanitaire fonctionnant au bois ou autres biomasses ;
• Pompes à chaleur pour la production de chauffage ;
• Pompes à chaleur dédiées à la production d'eau chaude sanitaire ;
• Échangeur de chaleur souterrain des pompes à chaleur géothermiques, à l'exception des capteurs horizontaux.
Un nouveau niveau d’exigence pour les pros sur la rénovation globale
La rénovation globale fait l’objet d’un encadrement renforcé dans le nouveau référentiel. Les compétences exigées sont désormais précisées dans un bloc dédié, avec un niveau d’exigence plus poussé.
Celle-ci est ainsi définie comme « l’installation et pose d'équipements et matériaux au titre de la réalisation d'un bouquet de travaux permettant de limiter la consommation d’énergie du logement ».
À nouveau, les responsables techniques se doivent de maîtriser les mêmes connaissances transversales que pour les travaux d’isolation.
Mais ils doivent également maîtriser des connaissances spécifiques à la rénovation globale, autour de 4 thématiques :
- Les enjeux d’une offre en bouquet de travaux : les niveaux de rénovation énergétique envisageables, les qualifications qui y correspondent, et les différents audits.
- Les rôles et missions de l’entreprise dans le cadre d’une rénovation globale : les points de vigilance et le traitement des interfaces entre lots, les problématiques de coordination de chantier.
- Savoir recueillir et analyser les besoins des clients par rapport aux recommandations de l’audit, et savoir réaliser une proposition technique et financière globale, qui intègre les travaux, la coordination de chantier et les aides financières existantes, avec une vérification de l’atteinte des objectifs d’évaluation énergétique.
- Savoir présenter et argumenter ses choix technico-économiques en intégrant les aides financières selon la situation du client, avec un plan de financement, et un positionnement sur le scénario de travaux choisi.
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Comment prouver la maîtrise de ces compétences en 2025 ?
En tant que professionnel, il faut donc apporter la preuve que vous maîtrisez les connaissances demandées. Et il faudra donc le faire avant le 1er octobre 2025 si vous sollicitez le label RGE pour une nouvelle catégorie de travaux.
Pour cela, deux moyens existent :
- Détenir une certification professionnelle (diplôme, titre, certificat de qualification professionnelle)
- Réussir un contrôle de connaissances, précédé ou non d'une formation dispensée par un organisme agréé
Mais si vous avez déjà prouvé la maîtrise des connaissances transversales avant le 1er octobre 2025, vous n’aurez pas à les repasser, sauf si vous demandez un signe de qualité dans une nouvelle catégorie de travaux.
Ce nouveau cadre vous pousse donc à aller plus loin : mieux connaître, mieux conseiller, mieux coordonner. En renforçant les compétences attendues des professionnels, l’arrêté redéfinit les exigences du label RGE.
C’est une contrainte pour certains, mais aussi une vraie opportunité de valoriser votre savoir-faire et de vous démarquer. Et nous, on reste à vos côtés pour décrypter ces évolutions et vous aider à en faire un levier de confiance auprès de vos clients.