Travaux en hauteur : les solutions pour prévenir les risques de chute

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Les chutes de hauteur sont l’un des risques les plus préoccupants auxquels font face les professionnels de la rénovation énergétique lors de leurs chantiers. Pour aider les pros à mieux les prendre en compte, un nouveau guide propose d’anticiper ces situations à risque. Effy vous livre les meilleurs conseils.

 

Les chutes de hauteur constituent une des causes principales d’accidents de travail dans le BTP. En effet, une étude menée par l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) estime que sur 1 000 accidents enregistrés, près de la moitié est liée à des chutes de hauteur.

 

Elles peuvent résulter d’une perte d’équilibre, d’un malaise, d’une glissade ou de la casse du support, dans des situations variées. De nombreux métiers du bâtiment sont concernés, et le secteur de la rénovation énergétique n’est pas épargné !

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C’est le nombre moyen de décès liés à des chutes chaque année, selon une étude de 2021 de la CNAM Risques professionnels.

Un guide pour mettre en avant les bonnes solutions

L’étude de l’OPPBTP note que la majorité des accidents de chutes surviennent sur des petits chantiers, souvent des travaux de rénovation de courte durée, réalisés par des TPE ou PME.

 

À rebours des croyances, la cause n’est pas un manque d’expérience des professionnels. Au contraire, ces chutes sont généralement liées à « la banalisation du risque liée à la force de l’habitude et le déficit de moyens de protection mis en œuvre ».

 

🔎 Le chiffre : Une chute de hauteur sur deux est liée à une rupture de toiture fragile ou à un défaut d’équipement de protection collective.

 

Pour prévenir ces chutes, l’OPPBTP a publié en octobre un guide sur les travaux en hauteur, qui propose des solutions concrètes pour prévenir les chutes de hauteur sur les chantiers, adaptées à des situations spécifiques.

 

Le guide rappelle ainsi qu’une chute de hauteur, même non mortelle, constitue un traumatisme important pour les professionnels et les clients, et qu’elle représente également une perte financière liée à l’absence du salarié.

 

L’OPPBTP souligne l’importance d’intégrer le coût de la sécurité dans les devis, à travers du matériel dédié.

Panneaux solaires : optimiser l’approvisionnement et le nettoyage

Dans le secteur de la rénovation énergétique, plusieurs métiers sont concernés par les risques de chute, du fait de leur activité. 

 

Les installateurs de panneaux photovoltaïques, comme tous les couvreurs travaillant sur les toits, sont ainsi très exposés.

 

Plusieurs solutions sont suggérées par le guide de l’OPPBTP pour minimiser ces risques :

 

  • Utiliser un monte-matériaux pour approvisionner le chantier, ce qui diminue les postures pénibles et les risques de perte d’équilibre. Cependant, l’échafaudage doit être capable d’accueillir cet équipement.
  • Utiliser un robot de lavage pour nettoyer les panneaux sur la toiture, qui peut se programmer pour réaliser le nettoyage en autonomie. Néanmoins, il faut adapter le robot à la pente de toiture : il peut nécessiter une glissière de sécurité pour être maintenu.
  • Nettoyer les panneaux solaires avec un drone, ce qui supprime le risque de chute en hauteur et réduit la nécessité d’intervention en hauteur.

Isolation extérieure : sécuriser l’intervention sur échafaudages

Lors de travaux d’isolation thermique par l’extérieur et d’enduit de la façade, les façadiers sont amenés à travailler sur des échafaudages hauts. 

 

Ils sont dès lors exposés aux risques de chutes tout au long de leur intervention, et plus particulièrement lors du traitement de zones complexes comme les balcons.

 

Le guide propose plusieurs pistes permettant de réduire ces risques :

 

  • Confier l’installation de l’échafaudage de pied à un prestataire spécialisé, afin de protéger toutes les zones de travail. Ainsi, les équipes n’ont plus à réaliser elles-mêmes ces phases de montage et démontage.
  • Utiliser un pulvérisateur Airless pour l’application d’enduit ou de peinture sur les façades, ce qui permet de travailler depuis le sol ou des balcons.
  • Utiliser une tour échafaudage MDS, ou « Montage et Démontage en Sécurité », où les équipes peuvent mettre en place le garde-corps du niveau N+1 depuis le niveau N et inversement en phase de démontage.
  • Poser les garde-corps de balcons depuis une plateforme élévatrice mobile de personnes (PEMP). L’utilisation de cet équipement nécessite deux opérateurs, formés à sa conduite. La PEMP permet de sécuriser l’installation des garde-corps si l’équipement principal (échafaudage plate-forme sur mâts) a été démonté.

 

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Isolation intérieure : isoler depuis le sol avec de nouveaux outils

Les plaquistes sont aussi exposés lors de la fixation en hauteur de cloisons, d’isolation thermique et acoustique, ou la mise en œuvre de plaques de plâtre en plafond.

 

Plusieurs méthodes peuvent les protéger des risques de chutes :

 

  • Utiliser des équipements leur permettant de travailler depuis le sol, tels que des lève-plaques ou des tubes prolongateur pour visseuse.
  • Réaliser les joints avec une boîte à bande automatique, ce qui permet de les faire depuis le sol. Le manche télescopique réduit l’inconfort des professionnels.
  • Utiliser une ponceuse girafe pour réaliser le ponçage des murs et plafonds depuis le sol.
  • Sécuriser la trémie d’escalier avec un treillis anti-chute, pour réaliser la pose de plaques en plafond à proximité sans risque.

Une campagne gouvernementale sur la prévention des accidents de travail

La prévention des accidents du travail graves et mortels est plus que jamais au cœur de l’actualité. 

 

En effet, le gouvernement a annoncé le 14 octobre lancer une campagne dédiée à ce sujet, pour la deuxième année consécutive. L’objectif fixé par la nouvelle ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, est clair : amener une prise de conscience collective.

 

En 2022, la Caisse nationale d’assurance-maladie recensait ainsi 564 189 accidents du travail, dont 738 mortels, et 44 217 maladies professionnelles.

 

Parmi les pistes d’action évoquées par le gouvernement : mieux mesurer les accidents avec un outil statistique plus fiable. En effet, les chiffres actuels de la CNAM ne comptabilisent pas les agriculteurs, la fonction publique et les indépendants, mais seulement les salariés du privé.

 

Astrid Panosyan-Bouvet a également annoncé souhaiter vouloir s’inspirer de la charte sociale mise en place lors des Jeux Olympiques de Paris, qui a permis de limiter les accidents graves.

Animée par la transition écologique, c’est tout naturellement que je me suis tournée vers les sujets autour de la rénovation énergétique. Pour Effy, je vous informe donc sur les actualités de ce secteur.