Bientôt une carte professionnelle pour exercer le métier de diagnostiqueur ?
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La Chambre des diagnostiqueurs immobiliers (CDI) Fnaim appelle à la mise en place d’une carte professionnelle D dont l’obtention serait conditionnée par des prérequis : formation, niveau de compétences, expérience terrain. Pourquoi cette proposition ? Nous revenons sur les arguments et les propositions de l’organisation professionnelle.
Une carte professionnelle pour garantir les compétences des diagnostiqueurs ©Shutterstock
Restaurer la confiance : voici l’objectif de la carte professionnelle D souhaitée par la CDI-Fnaim.
La proposition, détaillée dans un communiqué du 16 novembre, vise en effet à « apporter un vrai gage de qualité, reconnu et commun à toute la profession, une garantie sur la compétence, et n’ayons pas peur du mot, sur notre déontologie aussi », indique Yannick Ainouche, président de la CDI-Fnaim.
« Sans nier la professionnalisation de notre filière depuis 20 ans, il demeure des pratiques que nous devons aujourd’hui éradiquer », poursuit-il, évoquant notamment, « des prix au ras des pâquerettes incompatibles avec une qualité standard, des techniciens qui lancent leur activité simplement avec leur certification en poche, ou encore, des formations qui ressemblent à du bachotage ».
Une carte professionnelle pour structurer la filière
L’obtention de la carte professionnelle D serait conditionnée par des prérequis. Par exemple, une expérience de deux ans en tant que salarié, ou six mois de stage pour un nouvel entrant.
Lors d’un webinaire organisé par Diagactu, ce 1er décembre, Yannick Ainouche a précisé que l’idée n’était pas d’amener plus de contraintes mais bien de « créer un nouveau corpus de reconnaissance de notre profession ». L’initiative permettrait d’accompagner davantage la filière pour « plus de rectitude » « Par ricochet, cette carte professionnelle amènera aussi à se pencher sur le système de certification ou la formation ».
Lever la défiance à l’égard des diagnostiqueurs
« Aujourd’hui les diagnostiqueurs sont attendus par les pouvoirs publics (…) et par les consommateurs. L’âge d’or est devant nous mais nous devons être au rendez-vous car c’est sur nous que repose l’acte de vente, de louer, et demain, celui de rénover », a-t-il insisté lors du webinaire.
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Si la feuille de route pour l’amélioration de la qualité des DPE présentée par la DHUP, mercredi 5 octobre, est « une première marche », le président de la CDI-Fnaim estime que la profession « doit avoir l’ambition d’aller plus loin pour casser cette spirale infernale qui dégrade sans cesse l’image du diagnostic ».
En ce sens, les propositions portées par la CDI-Fnaim sont les suivantes :
- Un prix plancher pour en finir avec le diagnostic low-cost
- Un système de certification davantage adapté à la filière
- La création d’une véritable branche professionnelle, avec la mise en place d’une carte « D » délivrée par une autorité indépendante
- Si la carte D était déployée, la CDI-Fnaim dit nécessaire de mettre en place un conseil de discipline « pour éviter les dérives ».
- Le syndicat estime par ailleurs que le règlement du diagnostic devrait se faire au moment de la vente chez le notaire « pour éviter les impayés qui gangrènent la profession ».
Dès la semaine du 5 décembre, les diagnostiqueurs pourront donner leur avis sur le projet via une plateforme participative, précise enfin la CDI-Fnaim.
Que dit la feuille de route de la DHUP ?
Trois axes de travail ont été définis : la création d’une fiche technique qui devra être remplie par les propriétaires et administrateurs de biens avant le passage du diagnostiqueur ; le renforcement des compétences de ces derniers avec l’organisation d’une journée de sensibilisation ; et enfin un dernier axe portant sur l’outillage des organismes de certification.