En France, le coût social du bruit s’élève à près de 156 milliards d’euros par an
Une étude réalisée par le Conseil National du Bruit (CNB) et l’Agence de la Transition écologique (Ademe) évalue le coût social du bruit à 156 milliards d’euros par an. Alors que les effets du bruit touchent chaque année 25 millions de Français, l’étude formule des mesures d’évitement. Il est notamment préconisé d’associer isolation acoustique et isolation thermique lors des travaux de rénovation énergétique.
Une récente étude du Conseil National du Bruit (CNB) et de l’Ademe estime à 155,7 milliards d’euros le coût social du bruit. Un montant bien supérieur aux 57 milliards d’euros annoncés dans une précédente publication.
Pourquoi une telle différence ?
Les auteurs de l’étude expliquent avoir intégré trois évolutions majeures : l’amélioration du décompte des populations exposées au bruit des transports, la mise à jour des méthodes d’évaluation pour tenir compte des nouvelles connaissances et recommandations, et l’élargissement du périmètre d’étude.
Identifier les sources de pollution sonore pour mieux agir
L’étude du CNB et de l’Ademe identifie trois sources principales de bruit : les transports (68%), le voisinage (17%) et le milieu professionnel (14%).
Les coûts sanitaires non marchands atteignent à 134,3 milliards d’euros. Ils concernent par exemple :
- Le diabète (327 mds d€)
- Les difficultés d’apprentissage (34 mds d’€)
- Les maladies cardio-vasculaires (10,1 mds d’€)
- Les troubles de la santé mentale (6,7 mds d€)
Sans oublier bien sûr, la gêne occasionnée par le bruit, les troubles du sommeil ou encore l’obésité.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 20% de la population européenne, soit 100 millions de personnes, se trouve exposé à des niveaux de bruit préjudiciables à la santé humaine.
Les coûts marchands s’élèvent quant à eux à 21,4 milliards d’euros, dont :
- 1,2 milliard sont supportés par les caisses d’assurances maladie (médication, hospitalisation, indemnités)
- 20,2 mds d€ par l’ensemble des ménages et des entreprises.
👉 Le bruit serait responsable de 270 000 années de productivité perdues au travail, de 154 000 accidents du travail, et de 600 nouveaux cas de surdité professionnelle par an.
Des mesures d’évitement pour diminuer les coûts
« Une part importante des coûts sociaux du bruit peut être évitée », souligne l’étude qui appelle notamment à traiter simultanément le bruit et la pollution de l’air à travers différents leviers d'action :
- Végétalisation du milieu urbain
- Régulation du trafic routier
- Mise en place de Zones à Faibles Emissions
- Traitement de la problématique du bruit et de la qualité de l’air intérieur (QAI) dans les milieux professionnels
Traiter le triptyque : isolation, ventilation, étanchéité à l’air
Une approche globale est ainsi préconisée, notamment lors de travaux de rénovation énergétique. L’étude souligne en effet la pertinence d’associer isolation acoustique et isolation thermique : « le renforcement de la prise en compte des deux thématiques air et bruit permettrait des co-bénéfices forts à moindre coût ».
Dans son guide « Rénovation énergétique, confort acoustique et qualité de l’air en habitat individuel publié en 2017, l’Ademe revenait déjà sur les fondements « d’une intervention équilibrée ». Destiné aux conseillers en rénovation énergétique, le document soulignait la nécessité de promouvoir « une coordination entre les différents intervenants et la définition d’un plan global et cohérent de travaux ».
« Une approche combinée permet en effet de concilier des objectifs de réduction des consommations énergétiques et une diminution significative des problèmes de santé publique liés à la surexposition aux bruits et à la mauvaise qualité de l’air intérieur » et d’éviter de nombreux désordres techniques et une dégradation du confort acoustique et de la ventilation des logements.