“La ZeroFlame® est la chaudière la plus performante à tous points de vue : en termes de rendement et d’émissions”
[INTERVIEW] L’entreprise spécialisée dans la chaudière à granulés vient de sortir un tout nouvel équipement : la Pellematic Condens ZeroFlame®. Grâce à une technologie innovante, cet équipement n’émet quasi pas de particules fines. Thomas Perrissin, codirecteur d’Ökofen France, nous en dit plus.
La chaudière Pellematic Condens ZeroFlame® affiche un rendement de 105% et un taux quasi nul d'émissions de poussières. ©Shutterstock
Effy : Pouvez-vous vous présenter et présenter Ökofen ?
Thomas Perrissin : Je suis codirecteur d’Ökofen France. J’ai créé la filiale française d’Ökofen Autriche en 2005 après avoir commencé à importer les équipements de la marque pour la région Rhônes-Alpes en 2002. Ökofen est présent en tant que marque sur le territoire depuis 20 ans. La marque a pour mission et vocation de participer à la sortie du fioul, d’offrir une solution alternative aux fossiles et aux fissiles tout en restant confortable pour l’utilisateur.
Ökofen a reçu le 1er prix de la catégorie “Génie Climatique” des Awards de l’innovation pour sa chaudière à granulés à condensation sans flamme Pellematic Condens ZeroFlame®. Comment fonctionne cette chaudière ?
Il faut savoir que l’objectif d’Ökofen depuis toujours, est d’offrir des chaudières performantes, tant pour les utilisateurs que pour l’environnement. Avec une chaudière à condensation, on réduit les consommations d’énergie, donc le client et l’environnement en bénéficient. Sur la performance environnementale, la question des poussières revient souvent.
Notre objectif était d’arriver à un niveau d’émissions avoisinant le 0, et pouvoir dire qu’une chaudière à granulés peut émettre moins de poussières qu’une chaudière fioul. Il n’y a pas de débat possible sur les émissions de carbone ou sur l’aspect environnemental. Avec cette chaudière-là, on émet moins qu’avec une chaudière fioul sur un cycle global.
L’enjeu était là : en partant d’une chaudière à condensation qui permet déjà de réduire les consommations et les émissions de poussières, on y intègre une technologie de recirculation de gaz. C’est une technologie déjà utilisée dans des incinérateurs par exemple. Elle consiste à reprendre une partie des gaz de combustion et à les réinjecter dans le foyer, sur le dessus, pour éteindre la flamme. On passe ainsi d’une flamme classique à un foyer rouge sans flamme.
Grâce à cette technologie, on obtient des émissions de poussières qu’on arrive à peine à mesurer.
Cette technologie n’est pas révolutionnaire en soi, mais l’innovation réside dans le fait qu’on la mette en oeuvre sur des chaudières à granulés. Cela demande énormément de développement pour adapter cette technologie sur des appareils de petite puissance.
Combien de temps a-t-il fallu pour développer cette innovation ?
Il a fallu 3 ans de développement environ. C’est la première année qu’elle est commercialisée en France, mais elle a été commercialisée l’année dernière dans les pays germanophones.
Est-ce que vous vous êtes entourés de partenaires pour la développer ?
Non, c’est uniquement du développement interne.
Quelles sont les performances de l’appareil ?
C’est une chaudière à condensation, donc elle affiche un rendement de 105%. En termes d’émissions de poussières, on est autour de 2 mg/Nm³ de poussières. Il faut savoir que les seuils les plus exigeants aujourd’hui, sur des zones avec un plan de prévention de l’atmosphère, sont de 20 mg/Nm³.
Pourquoi parler d’une innovation de rupture ? Qu’est-ce qui rend la technologie unique ?
Quand on a proposé la chaudière à condensation, personne ne pensait que cela avait un quelconque intérêt et que c’était faisable. Pour réduire les émissions de poussières, tout le monde mettait l’accent sur la technologie du filtre pour essayer de filtrer les poussières. Au contraire, nous montrons qu’il est possible d’intégrer une technologie qui n’est pas si compliquée que ça, à une chaudière et que ce soit stable.
Quel est le marché cible : la rénovation ou le neuf ?
A vrai dire, il n’y a pas de cible. L’objectif est de réduire les émissions de particules. Or, il n’y a pas de politique d’aide en France sur ce sujet, pour pousser une ou des solutions plus performantes que d’autres. Il n’y a donc pas de bénéfice individuel avec une ZeroFlame®, mais un bénéfice collectif puisqu’elle émet moins de particules.
On espère une maturation de cette technologie pour prévenir une régulation plus contraignante et obliger à avoir une chaudière aussi performante que ça. On travaille d’ailleurs sur une Compact ZeroFlame® , notre chaudière à granulés classique, pour pouvoir à terme déployer cette technologie sur l’ensemble de notre gamme à des prix compétitifs.
Quel est le nombre d’installations que vous visez en France ?
Il est raisonnable : entre 50 et 100 cette année, sur un total d’environ 15 000 chaudières. Il existe dans d’autres pays des aides spécifiques pour des machines qui ont un faible taux d’émissions comme celle-ci, mais ce n’est pas le cas en France. Nous avons donc un objectif de développement basé sur le long terme.
Y-a-t-il des spécificités techniques pour l’installation de la chaudière ?
Il n’y a pas de prérequis pour l’installation. C’est une chaudière à condensation donc pour qu’elle atteigne ses pleines performances, l’idéal est qu’elle soit associée à des émetteurs basse température, mais ce n’est pas lié spécifiquement à la ZeroFlame®.
Peut-elle remplacer une chaudière gaz ou fioul classique ?
Oui tout à fait. Toutes nos chaudières peuvent s’installer en remplacement d’une chaudière gaz, fioul ou bois-bûches. Le seul point à prévoir est le stockage des granulés. Il est nécessaire que la chaudière soit installée dans une pièce avec assez de place pour installer un silo de stockage des pellets. Nous avons pour cela toute une gamme de silos très compacts pour répondre à chaque situation.
Cet appareil nécessite-t-il un entretien particulier ?
Non, c’est l’un des autres avantages de cette chaudière. Elle a uniquement besoin d’un entretien annuel, mais pas d’autre entretien spécifique.
Quels sont les avantages pour le consommateur final ?
C’est une chaudière à condensation donc la consommation est 10 à 15% inférieure comparée à une chaudière non condensation, et son rendement est très élevé. Installer une ZeroFlame®, c’est aussi la satisfaction de participer pleinement à la protection de l’environnement en ayant la chaudière la plus performante en termes d’émissions particulaires. Il n’y a pas vraiment de bénéfice individuel, mais des bénéfices collectifs.
La Condens et la Condens ZeroFlame® ont quasiment le même niveau de performance et les mêmes niveaux de gains sur les consommations d’énergie. Mais la ZeroFlame® est la plus performante sur les émissions.
Ökofen a 33 ans et n’a cessé d’innover depuis sa création. Que nous réservez-vous pour la suite ?
Les 10 dernières années ont été particulièrement mouvementées dans le monde de l’énergie et du bois. L’usine française a multiplié sa surface par 6 en 3 ans. Nous sommes passés à une massification de la production, tout en continuant la recherche et le développement.
Pour la suite, il y a un enjeu de généralisation de cette technologie à l’ensemble de notre gamme. Notre objectif est d’offrir cette technologie-là de manière quasi standard et à des prix compétitifs.