« La fenêtre a fait un progrès technologique considérable en 30 ans », Philippe Macquart (UFME)

Il y a quelques semaines, nous nous sommes rendus au salon EquipBaie, l’occasion de découvrir les tendances du secteur, et d’échanger avec un certain nombre d’acteurs de la filière. Parmi eux, Philippe Macquart, Délégué général de l’Union des fabricants de menuiseries (UFME). Il revient pour Effy sur le rôle de la fenêtre dans la transition écologique et le bien-être des occupants.

Philippe Macquart UFME

L’UFME représente 60% de la production des portes et fenêtres tous matériaux en France. « L’objectif serait d’aller encore plus loin dans la représentativité de sorte que nous soyons des acteurs incontournables dans le cadre de la défense de l’industrie française » ; une industrie dont le nombre d’employés est à peu près l’équivalent de la moitié de celle du secteur automobile, précise Philippe Macquart.

 

« Nous avons des activités qui sont difficilement délocalisables : fabriquer des fenêtres dans nos usines situées dans nos provinces françaises et alimenter le marché local, fait sens ». La fenêtre française occupe une place toujours plus importante puisqu’à ce jour, 90% des produits que l’on trouve sur le marché, sont fabriqués sur le territoire national.

L’innovation à la française

Les visiteurs du salon EquipBaie ont pu découvrir de nombreuses solutions « Made in France », et ont souligné, pour la plupart d’entre eux, la qualité des stands.

 

« Il y a énormément d’innovations. Le PVC par exemple propose des gammes de produits qui étaient, jusque-là, moins communs que ce soit en termes de couleurs, de formes, ou de toucher, tout en étant à 100% recyclable », souligne Philippe Macquart.

 

Si le bois et l’aluminium se réinventent également, il estime que le rapport qualité – prix global du PVC « n’a pas d’égal ». Le matériau représente d’ailleurs 60% des ventes.

 

L’UFME a lancé la marque FERVAM en juin dernier, renforçant ainsi ses actions en faveur du recyclage et de la valorisation des menuiseries en fin de vie. Dans la continuité de ses engagements environnementaux, l’organisation a également annoncé être l’un des membres associés fondateurs du projet d’éco-organisme VALOBAT.

Les fenêtres connectées encore peu accessibles ?

Si la fenêtre connectée a réussi son incursion dans le tertiaire, chez le particulier « ce n’est pas encore ça ». Mais la RE2020, qui entrera en vigueur en janvier prochain, pourrait bien changer la donne, avec des technologies qui s’adaptent aux conditions climatiques, aux saisons, à l’exposition…

 

Philippe Macquart insiste : « Il faut que ça reste quelque chose d’accessible financièrement, et simple d’utilisation. Mais c’est inéluctable. La fenêtre connectée permet une gestion intelligente de l’énergie. Elle va forcément s’imposer ».

Le rôle central de la fenêtre

Au-delà du digital et de la gestion de l’énergie, la fenêtre exerce une influence positive sur le bien-être, la qualité de l’air, le confort, la lumière naturelle…

 

« La fenêtre est le seul élément de l’enveloppe du bâtiment qui met l’être humain en contact avec l’extérieur. Et on lui demande un nombre de propriétés considérables : d’être fonctionnelle pendant 40 ans, d’aérer automatiquement ou pas le bâti, de protéger du froid, de la chaleur extérieure, des bruits… ». Elle joue ainsi un rôle « majeur » dans l’isolation et dans la protection des occupants.

 

« Tout existe aujourd’hui. Nous avons fait tellement d’efforts dans les conceptions, dans la rigueur des innovations, dans les performances des vitrages, que nos fenêtres sont largement prêtes pour aborder la RE2020 sereinement », estime Philippe Macquart.

Un produit « sophistiqué »

Le délégué général de l’UFME revient enfin sur l’attractivité des métiers. « Nous avons monté un CQP, et j’ai, à titre personnel, refait le CAP de menuisier au niveau du ministère de l’Education nationale. Nous devons former le personnel de nos usines aux évolutions qui sont très rapides ».

 

Quant au mot de la fin pour attirer de nouveaux talents, Philippe Macquart s’exclame :

« Venez fabriquer des fenêtres, vous allez découvrir un produit hautement sophistiqué, mis à disposition du grand public à un prix tout à fait abordable. C’est ça l’innovation. Il faut être fier de vendre des fenêtres, être fier de les acheter, parce qu’elle contribue à diminuer l’effet de serre, elle contribue à isoler, elle contribue au bien être des gens chez eux ».

Rose Colombel

Journaliste - Responsable de contenus pour Effy

Journaliste passionnée par le secteur du bâtiment, je vais à la rencontre des professionnels depuis sept ans. Valoriser votre secteur et ses métiers est un effort collectif, celui de toute une filière. C'est avec enthousiasme et humilité que je vous donne la parole et vous informe sur l’actualité.