L’AQC présente son flop 10 annuel de la sinistralité
Une nouvelle édition de l’Observatoire de la Qualité de la Construction vient de paraître. Dans ce rapport, l’AQC revient sur les principaux désordres observés sur le terrain dans le cadre de ses différents dispositifs : Sycodés, Alerte, REX Bâtiments Performants et VigiRisques. Zoom sur la maison individuelle.
L’Agence Qualité Construction (AQC) dévoile l’édition 2021 de son Observatoire dont l’objectif est de renforcer la connaissance des pathologies pour mieux les prévenir.
Le rapport se base sur les retours du terrain collectés dans le cadre de différents programmes parmi lesquels, Sycodés. L’AQC rappelle que ce dispositif s’appuie sur les données fournies par les assurances lors de la mise en œuvre de l’assurance Dommages-Ouvrage. Il a vocation à permettre l’identification des désordres les plus récurrents, à « orienter l’effort collectif de prévention » et à « évaluer l’amélioration sur un temps long ».
Les pathologies répertoriées sont celles faisant l’objet d’une déclaration de sinistre à caractère décennale, et dont le coût de réparation se situe entre 762 € HT et 250 000 € HT.
Les sinistres en maison individuelle
Dans son rapport, l’AQC a établi le « Flop 10 » des désordres les plus observés et les plus coûteux.
En maison individuelle, les sinistres les plus communs sont ceux liés au « Revêtements de sol intérieur ». La catégorie « Couverture en petits éléments » arrive en deuxième position, et s’inscrit légèrement à la baisse (9% des désordres sur 2018-2020 contre 10% de 2017 à 2019).
« J’espère que cela correspond à une prise de conscience de la profession du bâtiment sur les ouvrages particuliers en toiture qui peuvent être sujet à infiltrations : les rives, les sorties de cheminée, les abergements… », indique Jean-Pierre Thomas, directeur technique adjoint de la Branche Construction du Groupe Stelliant.
De son côté, Jean-Jacques Laubeuf, président d’IXI Groupe, estime : « Cette baisse est probablement liée à une pose mieux réalisée et aussi à l’utilisation beaucoup plus fréquente d’écrans de sous toiture en protection contre la neige, y compris dans les régions où ce n’est pas obligatoire comme l’Ile-de-France ».
Les ouvertures (fenêtre, porte-fenêtre – hors toiture) et les équipements sanitaires arrivent en 5è et 7è position respectivement.
Parmi les pathologies les plus coûteuses :
1. Revêtements de sol intérieur
2. Fondations superficielles
3. Ossature poutres poteaux
4. Couverture en petits éléments
5. Façade à base de maçonnerie en blocs béton
Désordres dans le bâtiment : quelle évolution ?
L’AQC s’intéresse aussi à l’évolution des désordres selon 9 catégories. Si la tendance est plutôt stable, l’association souligne la « montée en puissance » des défauts d’étanchéité à l’eau. Catherine Labat, expert construction au cabinet NEOXA-IXI, explique : « On peut s’interroger sur l’intensité plus grandes des pluies ces dernières années. Cela rejoint aussi les problèmes d’enveloppe et de façade, ainsi que de mises en œuvre dues à des erreurs humaines ».
Les problèmes liés à la condensation restent pour leur part « à un niveau faible ». Les experts appellent cependant à la vigilance : « Avec la RT2012 et l’apparition de bâtiments hermétiques, nous allons voir arriver de plus en plus de désordres liés à la condensation si le système de ventilation mis en place n’est pas performant ou s’il n’est pas utilisé correctement par les occupants ».
Focus sur la mousse polyuréthane projetée in situ
L’Agence Qualité Construction alerte enfin sur la mousse polyuréthane projetée in situ, en isolation sous chape.
Les désordres ont fortement augmenté ces dernières années, et se manifestent par une déformation de la mousse avec un affaissement qui peut être ponctuel et réparti aléatoirement dans la pièce. Le tassement débute en général entre deux et quatre semaines après la projection. Pour ce qui est de l’affaissement, qui varie de 3 à 5 cm selon l’épaisseur de la mousse projetée, il s’observe plus tardivement (jusqu’à cinq à six mois après la réception du chantier).
👉 Vous pouvez consulter l’intégralité du rapport sur le site de l’Agence Qualité Construction.