Le marché des pompes à chaleur devrait créer 20 000 emplois d’ici 2030
Le Synasav a organisé ses premiers « Rendez-vous » le 17 juin dernier, un concept d’émission en live dont l’objectif est de décrypter, pour les professionnels de la maintenance et des services en efficacité énergétique, des sujets d’actualité. Pour ce premier numéro, le syndicat a choisi d’évoquer le marché des pompes à chaleur. Quelles opportunités pour les entreprises ? Eléments de réponse.
Les « Rendez-Vous » du Synasav ont été pensés pour accompagner et guider les professionnels de la maintenance dans leur quotidien. Ils sont également un moyen de créer du lien et d’échanger en toute convivialité. Roland Bouquet, président du syndicat, le rappelle : « Pendant un an et demi, nous avons été privés de nos réunions régionales, de nos congrès ». L’heure est donc aux retrouvailles autour de sujets qui font débat.
La PAC, un équipement d’avenir
La première émission s’est concentrée sur la pompe à chaleur, un équipement qui séduit un nombre toujours plus important de ménages. Avec plus d’un million d’unités installées en 2019, la France est le 1er marché européen.
L’an dernier, le marché des PAC Air-Air a progressé de + 11%, une croissance qui témoigne « de l’appétence des Français pour les travaux », selon François Deroche, président de l’AFPAC.
Si les PAC Air-Eau sont en recul de – 0.6% (après une hausse de + 84% entre 2018 et 2019), le marché de la rénovation énergétique est « complètement dynamisée, notamment sur les segments des moyennes et hautes températures qui représentent plus de 62% du marché ».
👉 Pour tout savoir sur le marché des PAC, nous vous invitons à consulter notre article dédié.
La PAC au cœur des politiques de décarbonation
Dans une vidéo diffusée durant l’émission, Alexandre Dozières, Sous-directeur de l'efficacité énergétique et de la qualité de l'air (DGEC) au Ministère de la Transition écologique, a souligné que le chauffage représentait un quart des émissions de carbone. L’objectif de la France est de diviser cet impact par deux d’ici 2030, et d’atteindre la neutralité en 2050.
Pour y parvenir, 30 millions d’appareils de chauffage devront être remplacés, et la PAC est « la première filière en développement », avance-t-il.
« C’est autant d’opportunités pour toute la filière de bien expliquer, bien accompagner et bien maintenir », souligne Fabrice Shoshany, Membre d’Uniclima, et Directeur Commercial de BDR Thermea France, ajoutant que la future réglementation environnementale (RE2020), qui entrera en vigueur dès le 1er janvier 2022, devrait également booster le marché.
👉 Rappelons que depuis le 24 juillet 2020, un décret impose le contrôle et l'entretien par un chauffagiste des pompes à chaleur et des systèmes de climatisation, tous les deux ans.
De la chaudière gaz à la pompe à chaleur
Nuno da Silva, membre du Synasav et dirigeant de l’entreprise ISO Gaz, estime que cette mutation est « une opportunité de business pour les professionnels du gaz ». « Il faut sauter le pas vers ce nouveau marché complémentaire au nôtre ».
De plus, accompagner la montée en compétences d’un artisan est bénéfique pour l’entreprise. « C’est un bel outil de management, et cela créé une stimulation nouvelle pour le professionnel ».
20 000 emplois créés d’ici 2030
La pompe à chaleur « est un formidable vecteur d’emplois non délocalisables », poursuit Roland Bouquet. D’ici 2030, la filière devrait créer 20 000 emplois, dont :
- 10 000 en maintenance
- 3 000 en installation
- 2 000 au niveau industriel (source AFPAC).
François Deroche appelle ainsi les entreprises à acquérir de nouvelles compétences, électriques et frigorifiques notamment, et à se rapprocher des centres de formation ou encore des fabricants pour passer des attestations d’aptitudes.
« L’accompagnement est indispensable », insiste-t-il.
Pour Roland Bouquet, il faut aussi « laisser le temps au technicien » d’assimiler de nouveaux gestes, et ne travailler qu’avec une ou deux marques pour débuter.
Les intervenants reviennent également sur l’importance d’être certifié RGE QualiPAC. Le label garantit « la qualification des opérateurs sur le terrain et conditionnent l’attribution de primes » dans le cadre de travaux de rénovation énergétique.
Il est indispensable que « l’installateur soit qualifié et que le mainteneur ait ses habilitations à entretenir le produit sur sa durée de vie pour garantir sa performance énergétique tout au long de son exploitation et de son usage ».
Des PAC nouvelle génération
François Deroche révèle enfin que de nouvelles tendances devraient bientôt émerger. « Qui dit enjeux bas carbone, dit une orientation de la R&D des industriels vers des réfrigérants bas carbone voire zéro PRP. Les technologies vont certainement un peu évoluer. Nous allons probablement nous orienter vers des solutions monoblocs ».
Il ajoute : « Les fabricants travaillent sur la connectivité des PAC. La pompe à chaleur du futur va intégrer des technologies, des algorithmes, de la maintenance prédictive, ce qui permettra d’envoyer des informations et d’éviter des déplacements intempestifs ».