Bilan 2020 : MaPrimeRénov' et les CEE aident les plus modestes !
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Début d’année oblige, il est venu le temps du bilan annuel voire pluriannuel des aides à la rénovation énergétique. L’administration a récemment communiqué les chiffres 2020 de MaPrimeRénov et des Coups de pouce CEE. Avec ces chiffres précis nous pouvons tirer les principaux constats sur les dynamiques et l’accomplissement des objectifs assignés à MaPrimRénov' et aux coups de pouces « chaudières » et « isolation », dans un contexte où les projets de textes réglementaires sur la 5ème période des CEE ont été publiés. Effet levier, complémentarité et atteintes des objectifs, quelles conclusions pouvons-nous tirer ?
Certificats d’économies d’énergie : Objectifs atteints pour l’isolation et le chauffage
Selon la DGEC, l’année 2020 a connu un record de dépôt et de délivrance de certificats d’économies d’énergie. Le rythme de dépôt s’est accru sur l’année pour atteindre une moyenne mensuelle de 52 TWhc , et même 75 TWhc mensuels en au dernier trimestre.
Le coup de pouce isolation a largement dépassé la cible de 600 000 travaux prévus sur deux ans avec des travaux engagés dans quasiment 1,5 millions de logements. Plus de 60% de ces primes ont bénéficié à des ménages en situation de précarité énergétique et un peu moins de 40% à de ménages en situation de grande précarité énergétique. Cependant, ces très bons résultats notamment à destination des plus modestes, ne doit pas occulter la problématique de la qualité des travaux pour lesquelles il convient d’apporter encore des réponses réglementaires. Le projet d’arrêté relatif à la cinquième période du dispositif CEE envisage de supprimer ce coup de pouce au 1er juillet prochain.
Le coup de pouce chauffage a quasiment atteint ses objectifs sur deux ans (2019 et 2020) fixés à 600 000 travaux engagés. C’est en effet 563 862 travaux qui ont été engagés sur cette période dont près de 200 000 chaudières au fioul changées, et 87% au profit d’équipements aux énergies renouvelables (PAC, biomasse). C’est aussi 300 000 chaudières au gaz (hors condensation) qui ont été changées,. Ainsi sur deux ans, c’est 647 millions d’euros de primes versées dont quasiment la moitié l’ont été à destination de ménages précaires énergétiquement et un quart de grands précaires énergétiquement.
MaPrimeRénov : une aide en majorité mobilisée sur les systèmes de chauffage des très modestes.
L’année 2020 fut celle de la naissance de MaPrimeRénov qui n’était accessible qu’aux ménages modestes. En 2020, plus de 270 000 comptes ont été créés, 191 690 dossiers MPR ont été déposés, dont 98% instruits. 141 143 demandes ont été engagées pour un 1,5 milliards d’euros de travaux et un montant d’aide de 570 millions d’euros. Le montant moyen de la prime est de de 4039 euros par logement.
64% des primes ont bénéficié à des ménages très modestes (deux premiers déciles) et 36% à des ménages modestes. 72% des primes ont concerné les systèmes de chauffage et 26% l’isolation.
Bilan comparatif des deux aides : des dynamiques différentes et une nécessite d’améliorer l’automaticité de leur cumul.
Le coup de pouce isolation a une dynamique de travaux plus importante que celui prévu pour les chaudières ainsi qu’une proportion plus importante de ménage en situation de précarité et de très grande précarité énergétique parmi les bénéficiaires. A contrario, les demandes de MaPrimeRénov’ concernent en très grande majorité les systèmes de chauffage et les ménages très modestes.
L’Anah a indiqué lors du Comité de suivi du plan Chaudières du 28 janvier que 66 % des dossiers MaPrimeRénov déclarait des CEE. En d’autres termes, 34 % des demandes de prime ne mentionnent pas une demande parallèle de prime au titre des CEE, soit quasiment 48 000 demandes. Etant donné la bonne articulation de ces deux aides et leur effet levier renforcé, il semble essentiel d’améliorer la communication autour de leur cumul pour maximiser le soutien à ces travaux incontournables pour améliorer le quotidien de chacun et accomplir nos objectifs climatiques.
Ces résultats positifs rappellent la place prépondérante de ces aides dans le passage à l’acte vers la réalisation des travaux de rénovation énergétique du logement, particulièrement pour les ménages les plus modestes. Ce sont des vecteurs d’efficacité énergétique, économique et sociale. Dans un contexte où les projets de textes réglementaires relatifs à la 5ème période du dispositif CEE réduisent les dispositifs dédiés aux ménages modestes, il est primordial que la concertation permette d’améliorer ces dispositions, pour que notre politique de soutien demeure toujours écologique mais aussi solidaire.