« Une vague de rénovation pour l'Europe » / La Commission européenne présente sa stratégie de rénovation énergétique des bâtiments.

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La Commission européenne a publié le 14 octobre sa stratégie de rénovation énergétique des bâtiments. Suite à une consultation publique clôturée le 8 juin, cette stratégie intitulée « Renovation wave », repose sur trois piliers : combattre la précarité énergétique en s’attaquant au problème des bâtiments les moins performants, rénover les bâtiments publics (écoles, hôpitaux, centres administratifs) et accélérer la décarbonation des systèmes de chauffage et de refroidissement.

Des bâtiments encore trop énergivores et 34 millions d’européens en situation de précarité énergétique dont 6,7 millions de personnes en France.

Les bâtiments sont responsables d'environ 40 % de la consommation d'énergie de l’Union européenne (UE) et de 36 % des émissions de gaz à effet de serre. Plus de 220 millions de bâtiments européens, construits avant 2001, nécessiteraient une rénovation quand le taux de rénovation énergétique moyen pondéré du parc immobilier n'est que de 1 % par an dans l’UE.

 

La Commission estime à 34 millions le nombre d’européens en situation de précarité énergétique. En France, ce sont 6,7 millions de personnes qui éprouvent des difficultés à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de leurs besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de leurs ressources ou de leurs conditions d’habitat en 2018, selon l’Observatoire national de la précarité énergétique.

Un objectif clair : « passer à l’acte » pour relever le défi climatique et social tout en créant les emplois de demain.

Dans ses orientations, la Commission annonce que cette stratégie devra conduire à un doublement du taux annuel de rénovation énergétique des bâtiments d’ici 2030 pour atteindre 35 millions de bâtiments rénovés à cette échéance, avec comme priorité les rénovations les plus importantes.

 

Les projections de la Commission envisagent un taux de rénovation de 1,2 % par an en 2023-2025, puis d’au moins 2 % par an en 2026-2029. Le taux de rénovation portant sur le remplacement de l'équipement de chauffage est attendu à 4 % en 2026-2030. Ces objectifs devraient contribuer à la création de 160 000 emplois verts supplémentaires dans le secteur du logement.

Une ambition renforcée pour la rénovation énergétique, un accompagnement technique et financier qui doit monter en puissance.

Afin d’accomplir ces objectifs, la Commission prévoit la révision en 2021 des directives sur l'efficacité énergétique et la performance énergétique des bâtiments pour y introduire des obligations minimales de performance énergétique pour les bâtiments les plus énergivores et accroître l’obligation de disposer de certificats de performance énergétique. Par ailleurs, la Commission devrait également réexaminer en juin 2021 la directive sur les énergies renouvelables (EnR) pour renforcer ses objectifs, notamment à travers l’introduction d’un niveau minimal d’utilisation d’EnR dans les bâtiments et le renforcement de l’objectif afférent à la part des sources d’EnR dans le secteur du chauffage et du refroidissement.

 

La Commission estime que 275 milliards d'euros supplémentaires devront financer les rénovations chaque année, un investissement nécessaire pour atteindre l'objectif de réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030. Dans cette optique, la Commission envisage de mobiliser les crédits du mécanisme « Facilité pour la reprise et la résilience » et d’examiner les possibilités existantes au sein des ressources budgétaires de l'UE telles les recettes du système d'échange de quotas d'émission de l'UE (SEQE-UE).

 

L’assistance technique et l’accompagnement au plus près du terrain constituent le troisième levier afin d’assurer le succès des rénovations énergétiques. Mieux informer et mobiliser les différentes sources de financement au service des particuliers est un préalable dans la réussite de ce défi social et environnemental.

 

Si les moyens sont au rendez-vous, cette stratégie de rénovation énergétique des bâtiments viendra contribuer à l’amélioration de la qualité de vie, de la santé et du bien-être au quotidien des citoyens, et, à terme, à la réduction la fracture sociale et environnementale dans le secteur du logement.