Les jeunes, fer de lance de la transition écologique ?
Le 12 août a lieu la Journée internationale de la jeunesse. L’occasion de nous intéresser au rapport qu’entretiennent les nouvelles générations avec l’environnement et les problématiques liées à l’écologie. Les réponses ici !
Créer une journée mondiale consacrée aux jeunes, c’est rappeler que ces derniers ont un rôle prépondérant à jouer dans nos sociétés actuelles. Un regard nouveau tourné vers l’avenir, des idées audacieuses… Il n’est pas besoin d’avoir de l’âge pour avoir une conscience politique et s’impliquer pour des causes diverses. L’ONU, à l’origine de cette journée instaurée en 1999, souligne cela en mettant l’année 2020 sous le thème de “l'engagement des jeunes pour une action mondiale”.Une occasion donc de “mettre en évidence la manière dont l'engagement des jeunes aux niveaux local, national et mondial enrichit les institutions et les processus nationaux et multilatéraux”.
Alors, si l’on se concentre sur la problématique globale de la transition énergétique, que peut-on dire de l’engagement des jeunes en France ?
Une jeunesse soucieuse de l’avenir
De nombreux sondages démontrent que les jeunes français sont intéressés par les sujets liés à l’environnement, et préoccupés par l’avenir de la planète de façon générale. Une étude menée par Diplomeo en 2019 indique que 61% des 18-23 ans affirment être “très inquiets” pour l’environnement, et 97% déplorent que les politiques n’en font pas assez pour améliorer la situation. Une autre enquête, elle aussi menée en 2019 mais par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie, nous apprend que l'environnement est en tête des préoccupations chez les 18-30 ans (32%), devant de grands sujets tels que l'immigration (19%) et le chômage (17%).
Pas de doute donc, les nouvelles générations ont conscience des urgences liées à l’écologie. Mais cela se traduit-il dans leurs actes ?
Un engagement grandissant
L’un des leviers d’action pour les nouvelles générations réside dans l’acte de voter. On remarque effectivement dans les derniers résultats électoraux en France une percée du parti écologiste, et les jeunes n’y sont pas étrangers. Déjà aux élections européennes de 2019, la liste Europe Ecologie Les Verts a enregistré ses meilleurs résultats auprès des moins de 35 ans : 28 % des votes chez les 25-34 ans et 25 % des votes des 18-24 ans. Une belle percée qui a été visible dans notre pays mais aussi ailleurs en Europe, comme en Allemagne, par exemple.
Une illustration encore plus récente, les municipales du mois de juin 2020 qui ont connu une véritable “vague verte”. Le parti EELV a en effet remporté de nombreuses villes du territoire français. Là encore, la plupart du temps, les jeunes sont surreprésentés dans les électeurs verts, selon des sondages d’intention menés par l’Ifop : à Lyon, 67% des intentions de vote pour EELV venaient des 18-24 ans, et à Toulouse, ce chiffre s’élevait à 69%. Au global, la majorité des jeunes qui se sont déplacés aux urnes ce jour-là (rappelons tout de même que l’abstention restait élevée, de l’ordre de presque 60%) ont voté pour le parti écologiste.
D’autres mouvements et actions indiquent que la jeunesse se mobilise en faveur de l’environnement : on pense notamment à de grandes manifestations pour l’écologie, telles que les marche pour le climat depuis 2018, où de très nombreux jeunes ont déambulé dans les rues des villes de France pour réclamer des actes politiques pour défendre l'avenir de la planète. Récemment, Greta Thunberg, une jeune suédoise de 17 ans, a bouleversé le monde entier avec son discours vibrant à l’ONU sur le réchauffement climatique. Elle devient un symbole de l’indignation des jeunes et de leur volonté d’élever la voix pour défendre un avenir plus respectueux de la planète.
Des efforts toujours à fournir
La prise de conscience verte de la jeunesse n’est donc plus à prouver. Cependant, cela ne signifie pas que l’ensemble de la jeune génération a une attitude écologiste irréprochable ! Plusieurs habitudes très prisées des adolescents et jeunes adultes sont même particulièrement préjudiciables pour l’environnement. D’après une étude de NPA Conseil, les 15-24 ans passent en moyenne 2h58 par jour devant les écrans pour regarder de la vidéo à la demande. Or, le visionnage en ligne a été responsable de l’émission de plus de 300 mégatonnes de CO2 en 2018. Même logique pour l’écoute de musique en ligne ou encore l’usage abusif des smartphone. En somme, l’expansion du numérique et sa surreprésentation parmi les jeunes générations est aujourd’hui un facteur très important de la dégradation de l’environnement, alors même qu’il est un vecteur incontournable de la lutte pour le préserver : mise en ligne de pétitions, organisations de manifestations sur les réseaux sociaux, etc.
Des incohérences demeurent aujourd’hui encore, mais l’intention des plus jeunes reste positive et encourageante pour les années à venir. Reste à voir quel impact cette implication peut avoir sur le long terme.
Amandine Martinet