Isolation des combles : 4 bonnes pratiques métier

Sommaire

Pour améliorer l’efficacité énergétique d’un logement et réduire sa facture de chauffage, l’isolation des combles est l’un des premiers chantiers à mener. Mais pour que ces travaux soient éligibles aux différentes aides (dont la Prime Effy), ils doivent être conformes à la réglementation en vigueur. Pour vous comme pour vos clients, le respect des règles en la matière est donc un enjeu de taille. Mais quelles sont vos 4 obligations en matière d’isolation des combles ?

1. Respecter l’écart au feu

La notion d’écart au feu désigne tout simplement le fait de respecter une distance minimale entre la paroi d’un conduit de cheminée et l’isolant. Tout équipement présent dans les combles et susceptible de chauffer est également concerné. Il s’agit ainsi d’éviter que l’isolant prenne feu au contact de la chaleur diffusée par le conduit ou l’appareil.


Pour appliquer cette distance de sécurité, il faut installer un arrêtoir pouvant être constitué d’une plaque de métal, de bois ou de plâtre, voire un panneau rigide d’isolant classé au moins A2-S1. Cette protection, qui doit être obligatoirement fixée, permet de maintenir l’isolant soufflé à distance de la paroi du conduit ou de l’appareil.


Pour être conforme à la réglementation, l’arrêtoir doit mesurer au minimum 10 cm de plus que la hauteur d’isolant soufflé. Si vous avez prévu la pose de 33 cm d’isolant, votre arrêtoir doit donc avoir une hauteur de 43 cm minimum.

👉 Quelles sont les exigences réglementaires ?

« La distance minimale à respecter entre la face externe du conduit et l’arrêtoir doit tenir compte des règles de l’art définies par le DTU 24.1. À défaut de pouvoir obtenir le matériau constitutif du conduit, sa classe de température et sa résistance thermique, la distance minimale doit être de 10 cm. »

Lettre de la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC), février 2020


Quels sont les motifs de non-conformité les plus courants ?

 

  • Il n’y a aucune distance de sécurité entre l’isolant et le conduit de cheminée ;
  • la distance de sécurité est insuffisante ; 
  • il manque un (ou des) arrêtoir(s) autour des conduits ;
  • le ou les arrêtoir(s) est (sont) non conforme(s), de hauteur insuffisante et / ou situés trop près du (des) conduit(s) de cheminée ou équipement(s) chauffant.

 

Isolation des combles motif de non conformité

 

 

Pourquoi devez-vous respecter l’écart au feu ?


Si le principe de l’écart au feu n’est pas respecté, le risque le plus important est le déclenchement d’un incendie dans la maison. En effet, l’isolant est un vrai piège à calories qu’il faut éloigner de toutes les sources de chaleur.


Au-delà du risque d’incendie portant préjudice aux clients, les conséquences d’un non-respect des règles d’écart au feu peuvent aussi s’avérer néfastes pour vous.
 

  • Les travaux ne seront pas éligibles à la Prime Effy.
  • Vous devrez retourner sur le chantier pour assurer les réparations dans le cadre de votre SAV, ce qui représente des frais pour votre entreprise.
  • Le certificat RGE peut également vous être retiré en cas de contrôle par un organisme accrédité.
     


Les conseils Effy


👉 Lors de votre visite technique :


Pensez à repérer les conduits de fumée et sources de chaleur afin de pouvoir déterminer les distances de sécurité à respecter.


👉 Pendant les travaux :

 

  • Posez un arrêtoir sur tous les conduits de fumée et équipements situés dans les combles, quelle qu’en soit la matière, et ce, même si la cheminée n’est pas utilisée.
  • Respectez bien la distance de 10 cm minimum autour du conduit.


👉 À la fin du chantier :

 

  • Vérifiez que tous les arrêtoirs ont une hauteur supérieure de 10 cm minimum à celle de l’isolant. 
  • Veillez également à ce qu’il n’y ait pas d’isolant ou d’éléments combustibles dans la zone de sécurité.
     

2. Traiter les accès aux combles dans les règles de l’art

L’accès aux combles s’effectue généralement par le biais d’une trappe de visite ou d’une porte. En cas d’isolation soufflée, il faut donc prévoir un moyen de retenir l’isolant :
 

  • soit par l’installation d’une rehausse rigide autour de la trappe, qui doit offrir une résistance thermique au moins égale à celle de l’isolant en place ;
  • soit par la pose d’un arrêtoir rigide à l’entrée des combles lorsqu’on y accède par une porte.
     

La rehausse ou l’arrêtoir doivent dépasser la hauteur d’isolant de 5 cm minimum.

👉 Quelles sont les exigences réglementaires ?

« L’absence de rehausse rigide au-dessus de la trappe conduit à une opération non conforme. »

Lettre de la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC), février 2020
 


Quels sont les écarts de non-conformité les plus courants ? 

 

  • Il manque une rehausse de trappe (ou un arrêtoir) à l’entrée des combles.
  • Une rehausse de trappe (ou un arrêtoir) est bien en place, mais mal fixée, voire non fixée.
  • La rigidité de la rehausse de trappe (ou de l’arrêtoir) est insuffisante.
  • La rehausse de trappe (ou l’arrêtoir) n’est pas assez haute.
  • La trappe d’accès aux combles n’est pas isolée.

 

Isolation des combles motif de non conformité

 

Pourquoi ces précautions concernant les accès aux combles ?


En cas de non-respect des consignes, l’isolation est moins efficace, puisque l’isolant peut s'échapper au niveau des accès, avec un risque de pont thermique au niveau d’une trappe non isolée.


Outre ces conséquences pour le client, votre entreprise peut en pâtir également. 

 

  • Vous devrez retourner sur le chantier pour assurer les réparations dans le cadre de votre SAV, ce qui représente des frais pour votre entreprise.
  • Le certificat RGE peut également vous être retiré en cas de contrôle par un organisme accrédité.


Les conseils Effy


👉 Lors de votre visite technique :
 

  • Repérez les moyens d’accès aux combles et leur nature (trappe ou porte).
  • Regardez si les combles à isoler sont situés au-dessus ou à côté d’une pièce chauffée. Pour être éligibles à la prime Effy (dans le cadre du dispositif CEE), toutes les zones comprises entre un espace chauffé et un espace non chauffé doivent être isolées.


👉 Pendant les travaux :
 

  • Installez une rehausse rigide à la périphérie de la trappe, ou un arrêtoir à l’entrée de la porte.
  • Isolez la trappe avec la même résistance thermique que l’isolant posé sous les combles, si la pièce située en dessous est chauffée.

3. S’assurer que la résistance thermique est suffisamment élevée

La résistance thermique représente la capacité de l’isolation à résister au froid et à la chaleur. Son coefficient R exprimé en m2 K/W (Kelvin par Watt) renseigne donc sur l’efficacité de l’installation. 


Vous devez savoir que la résistance thermique varie en fonction de plusieurs critères :
 

  • l’épaisseur d’isolant installé (avant tassement, c’est-à-dire la réduction d’épaisseur de l’isolation au fil du temps) ;
  • la conductivité thermique de l’isolant correspondant à son pouvoir isolant ;
  • le nombre de sacs posés (dans le cas d’une isolation en vrac).

 

👉 Quelles exigences réglementaires ?

« La résistance thermique de l’isolation installée est supérieure ou égale à : 7 m2.K/W en comble perdu [...], 6 m2.K/W en rampants de toiture. »

Fiche d’opération BAR-EN-101


La cause de non-conformité la plus fréquente est l’obtention d’une résistance thermique insuffisante, notamment due à une hauteur d’isolant trop faible.
 

Isolation des combles motif de non conformité

 

Pourquoi veiller à obtenir une résistance thermique suffisante ?


En cas de non-conformité aux règles de résistance thermique, les risques pour votre entreprise sont multiples.
 

 

  • Les travaux ne seront pas éligibles à la Prime énergie qui dépend de la réglementation des CEE.
  • Vous devrez retourner sur le chantier pour assurer les réparations dans le cadre de votre SAV, ce qui représente des frais pour votre entreprise.
  • Le certificat RGE peut également vous être retiré en cas de contrôle par un organisme accrédité.


Les conseils Effy


👉 Avant le chantier :

 

  • Vérifiez les exigences réglementaires et les préconisations du fabricant pour la pose de l’isolant.
  • N’oubliez pas de tenir compte du tassement pour définir la hauteur d’isolant à souffler. Cette indication est renseignée par l’Association pour la CERtification des Matériaux Isolants (ACERMI) et figure sur le document technique d’application propre à chaque isolant.


👉 Pendant les travaux :

 

  • Indiquez la hauteur d’isolant minimum à souffler à l’aide d’une pige tous les 25 m2. Vous pourrez ainsi contrôler après coup que l’épaisseur d’isolant est bien homogène sur toute la surface isolée. 
  • Mettez en place vos arrêtoirs autour des accès (trappes ou portes), conduits de fumée et équipements (VMC…). Les arrêtoirs doivent dépasser l’isolant de 10 cm autour des conduits et équipements, et de 5 cm autour des accès. Cette action permet d’assurer la sécurité des accès et de prévoir une épaisseur suffisante sur la périphérie des points mentionnés.
  • Utilisez toujours les accessoires fournis par le fabricant pour appliquer ou souffler l’isolant.


👉À la fin du chantier :

 

  • Apposez les étiquettes des sacs d’isolant sur la charpente pour justifier de la quantité soufflée.
  • Assurez-vous que l’épaisseur minimale d’isolant est bien atteinte sur toute la surface de travaux et vérifiez que sa répartition est bien homogène.
  • N’hésitez pas à établir et transmettre au client une fiche de chantier indiquant la surface isolée, la marque et le modèle d’isolant utilisés, ainsi que l’épaisseur appliquée pour atteindre la résistance thermique requise.

4. Déclarer la surface isolée à sa juste valeur

Pour isoler efficacement des combles, vous devez obligatoirement mesurer la surface d’isolant posée lors du chantier, et la déclarer sur la facture. C’est ce qu’on appelle la surface déclarée. Un bureau de contrôle peut être amené à vérifier cette déclaration.

👉 Quelles exigences réglementaires ?

« Un chantier avec une surface mesurée présentant un écart de plus de 10 % par rapport à la surface déclarée sur la facture sans documents et illustrations qui justifie cet écart est non conforme. »

Lettre de la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC), février 2020


Quels sont les écarts de non-conformité les plus courants ? 

 

  • Une ou plusieurs zone(s) déclarées n’est (ne sont) pas isolée(s).
  • Une ou plusieurs surface(s) incluse(s) dans la déclaration a (ont) bien été isolée(s), mais n’est (ne sont) pas éligible(s) au dispositif CEE. Il s’agit en particulier des surfaces situées entre deux espaces non chauffés : par exemple, des combles donnant sur un garage.
  • Le calcul ou la mesure de la surface est erroné(e), potentiellement à cause d’un dysfonctionnement de l’équipement de mesure, voire d’une mauvaise utilisation ou lecture de la surface mentionnée sur l’appareil.
  • Il y a une erreur dans la saisie de la surface déclarée, sur la facture ou le rapport de contrôle.


Pourquoi devez-vous déclarer la surface isolée au plus juste ?


En cas de non-conformité, les conséquences peuvent être une fois de plus préjudiciables pour votre entreprise.
 

  • Vous devrez retourner sur le chantier pour assurer les réparations dans le cadre de votre SAV, ce qui représente des frais pour votre entreprise.
  • Le certificat RGE peut également vous être retiré en cas de contrôle par un organisme accrédité.


Les conseils Effy


👉 Pour évaluer la surface isolée avec précision :
 

  • utilisez des outils de mesure et vérifiez régulièrement leur état et leur bon fonctionnement (cohérence des mesures pour les télémètres, lisibilité des mètres…) ;
  • apposez les étiquettes des sacs sur la charpente pour confirmer la nature de l’isolant et confirmer la quantité posée.


👉 Avant de signer l’Attestation sur l’honneur :
 

  • Vérifiez la surface déclarée pour éviter une erreur de saisie.


Pour justifier la surface isolée et déclarée en cas d’écart avec le bureau de contrôle, conservez des plans d’architecte, un acte notarié ou un croquis réalisé par vos soins avec les particularités traitées (gestion des accès aux combles, conduits et équipements spécifiques…).

 

Vous l’aurez compris, la rigueur est de mise pour réaliser des travaux d’isolation des combles efficaces et éligibles aux primes énergie pour les clients. Si vous êtes Partenaire Effy, vous devez dans tous les cas vous engager à réaliser des travaux de qualité, en parfaite conformité avec les réglementations en cours. C’est une condition sine qua non pour faire partie de notre réseau de partenaires.

Romane Saget

Journaliste web pour Effy

Journaliste pour les sites du Groupe Effy, je suis devenue experte en rénovation énergétique. Les travaux de chauffage et d'isolation n'ont plus de secret pour moi, et n'en auront bientôt plus pour vous !