Confinement : Quels impacts sur la consommation d’énergie dans le résidentiel ?
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Le confinement généralisé qui a été décidé le 17 mars dernier a eu une forte influence sur le marché de l’énergie. Si au global, la fermeture des commerces et la baisse d’activité dans le secteur industriel et tertiaire ont fait baisser les consommations d’électricité et de gaz de manières importantes. Il n’y a ce jour qu'un faible report sur le secteur résidentiel. En effet, c’est l’une des surprises de la période de confinement. Les ménages français ne consomment pas plus de gaz ou d’électricité qu’en temps normal alors qu’une grande majorité d’entre eux est toujours confinée à domicile. Explications.
Electricité : Une légère hausse de consommation pour le secteur résidentiel
Le 8 avril dernier, RTE présentait un bilan de la crise sanitaire (COVID-19) sur le fonctionnement du système électrique. A la lecture de ce document, on s’aperçoit que le confinement a entrainé une diminution de la consommation d’électricité tout secteur confondus de l’ordre de 15 à 20%. En effet, cette baisse a atteint environ 15% à la fin de la première semaine de confinement, puis entre 15 et 20% sur la seconde semaine par rapport à la normale. lLes premières données disponibles pour la troisième de confinement montrent que la situation s’est stabilisée.
Cependant, la situation de l’ensemble des secteurs n’est pas la même, RTE considère que la présence permanente des occupants dans les logements va entraîner une légère hausse de la consommation. Cette surconsommation dans le secteur résidentiel peut s’expliquer par une sollicitation du chauffage accrue ainsi qu’un usage supplémentaire des appareils électroménagers, notamment pour la cuisson le midi.
RTE constate à cet effet, de manière journalière, une pointe de consommation à l’heure du déjeuner. En revanche, de manière surprenante, l’utilisation accrue des technologies du numérique (internet en premier lieu) ne semble pas constituer un déterminant de premier ordre dans l’évolution de la consommation d’électricité.
Gaz : Une consommation relativement stable
Dès les premiers jours du confinement, la demande sur le réseau de GRTgaz a baissé de 10 à 15% par rapport à la semaine du 9 mars. Une part importante de cette baisse provient de la baisse des consommations par les distributions publiques (entreprises, bureaux…) et peut donc directement être imputée à la mise en place du confinement.
Cependant, cette baisse s’est suivie d’une relative stabilisation de la consommation, voire d’une légère augmentation qu’il est loisible d’imputer à la baisse, sur la même période, des températures. En effet, la douceur des températures, largement supérieure aux moyennes saisonnières, n’a pas incitée les Français à chauffer leur logement, ce qui permet de facto, une baisse de la consommation.
A ce titre, la stabilité de la consommation ne devrait pas avoir d’impact sur la facture d’énergie des ménages français, d’autant plus que le tarif réglementé du gaz a encore baissé de 4,4% le 1er avril dernier, après une première baisse en janvier.
En tout état de cause, la Ministère de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne n’a pas manqué de souligner que cette relative stabilité de la consommation en période de confinement « montre que les dispositifs de chauffage fonctionne en temps normal, y compris quand les habitants ne sont pas dans leur domicile. Cela ouvre des perspectives sur les travaux de rénovation. La stabilité de la consommation énergétique montre qu’il va y avoir des leviers de réduction ».
Les Français n’ont jamais été autant chez eux et pour autant la consommation n’explose pas, les marges de manœuvre sont donc nombreuses pour réduire durablement ces consommations d’énergie dès lors que la situation sera revenue à la normale.