Le Haut Conseil pour le Climat appelle à « mobiliser en priorité » la rénovation énergétique des bâtiments

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« Les actions climatiques de la France ne sont pas à la hauteur des enjeux, ni des objectifs qu’elle s’est données ». Ces mots sont issus du dernier rapport du Haut Conseil pour le Climat, instance mise en place en 2018 par Emmanuel Macron, qui exhorte l’Etat à accélérer sur la lutte contre le changement climatique. Pour le Haut Conseil, le plan de relance représente une formidable opportunité pour favoriser la décarbonation de notre économie. L’enjeu n’est pas d’intégrer le climat dans le cadre de ce plan de relance, mais d’insérer celui-ci dans les limites du climat.

La rénovation énergétique, secteur de relance prioritaire

Si le Haut Conseil pour le Climat passe au peigne fin l’ensemble des secteurs de la transition écologique, la rénovation énergétique semble être le seul secteur engendrant des bénéfices multiples dans le cadre d’une future relance économique. En effet, la rénovation présente des opportunités de répondre au triple enjeu de reprise économique, de réduction des inégalités et de lutte contre le changement climatique.

 

Mais si ces opportunités sont à portée de main, le Haut Conseil pour le Climat souligne quelques difficultés inhérentes à ce secteur. Tout d’abord, les politiques publiques concernant la rénovation énergétique ne permettent pas un suivi fin des ménages engagement des travaux. Dès lors, il devient difficile de suivre l’état d’avancement des rénovations énergétique et a fortiori celui-ci de nos objectifs climatiques. Par ailleurs, la faible capacité de financement des ménages nécessitent la mise en place d’aides substantielles pour financer les travaux. Le Haut Conseil pour le Climat fait ainsi 4 propositions pour favoriser une relance économique sous le signe de la rénovation énergétique.

4 propositions pour accélérer la dynamique de rénovation énergétique

Pour le Haut Conseil, la rénovation énergétique fait partie de ces secteurs où l’accélération de l’action est un enjeu financier plutôt que structurel. Il n’est donc pas étonnant que la première proposition du rapport est d’allouer des moyens financiers plus importants à la rénovation et en particulier pour les ménages les plus modestes. Le Haut Conseil pour le Climat appelle à ce que l’Etat dote l’ANAH de plus de moyens financiers et humains pour ses programmes ciblés sur le parc privé résidentiel à bas-revenus afin de poursuivre une trajectoire ambitieuse de rénovation performante.

 

Dans le secteur résidentiel, le Haut Conseil estime que le principal enjeu est l’augmentation de la demande. L’instance créée par le Président de la République milite en effet pour la généralisation des rénovations globales, celles-ci paraissent souvent couteuse (environ 300-400€/m² en moyenne avec une variabilité selon le type de logement). Pour se faire, le Haut Conseil somme l’Etat de mettre en place des aides ciblées sur des rénovations de qualité avec un engagement de résultat tout en donnant plus de moyens aux acteurs territoriaux.

 

Du côté des « passoires thermiques », le Haut Conseil pour le Climat appelle à ce que la loi énergie-climat fasse l’objet d’une stratégie explicite en deux phases : la première phase consiste à identifier les passoires thermiques associées à la précarité énergétique, où des travaux de rénovation énergétique seront à la fois rentable et socialement utile ; la seconde phase consiste à assurer l’opérationnalité de ces rénovations à travers un accompagnement des ménages et des financements adéquat.

 

Enfin, il est nécessaire selon le Haut Conseil d’aligner les politiques de rénovation avec les objectifs énergétiques. La rénovation énergétique a toujours été pensée sans obligation de résultats. Ainsi, selon les mots du rapport, l’Etat doit mettre en cohérence les outils d’aide et mettre en place les mécanismes de contrôle de la performance énergétique in situ garantissant la bonne atteinte du BBC. Reste à voir comment seront reçues ces propositions par la nouvelle Ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili.

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