Un sommet majeur organisé le 12 décembre pour les 5 ans de l’Accord de Paris
5 ans après l’adoption de l’Accord de Paris, les Etats-Unis et le Royaume-Uni organisent un rendez-vous en ligne le 12 décembre 2020 pour réunir des dirigeants mondiaux engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique. A quoi va ressembler cette réunion au sommet, et quels objectifs souhaite-t-elle atteindre ?
Le 12 décembre 2015, un traité historique était signé par 194 pays différents autour du globe (ils sont 188 aujourd’hui) : l’Accord de Paris, prévoyant des mesures inédites en faveur du climat. L’objectif principal de cet accord est alors de maintenir à moins de 2°C, et idéalement 1,5°C, le réchauffement climatique à l’horizon 2100. Des solutions sont alors recherchées pour que les Etats du monde puissent continuer à développer leur activité économique sans pour autant impacter excessivement l’environnement.
5 ans plus tard, il est certain que des efforts ont été faits pour œuvrer en ce sens, notamment au travers de politiques vertes menées dans divers pays du monde. En France par exemple, la Convention citoyenne pour le climat, même si elle ne répond pas encore tout à fait aux ambitions de ses initiateurs, propose plusieurs axes d’amélioration écologique sur le territoire.
Cependant, la situation climatique mondiale n’est toujours pas au beau fixe. Les inquiétudes se tournent notamment vers la relance économique post-épidémie de Coronavirus, qui risque de gravement contrebalancer les effets environnementaux positifs du confinement. Un dernier rapport de l’ONU en date du mercredi 9 décembre 2020, la planète se dirige toujours vers une augmentation de la température de plus de 3°C d’ici la fin du siècle… Loin de l’objectif affiché de l’Accord de Paris. Par ailleurs, un état des lieux des mesures appliquées en faveur du climat devait être fait en novembre 2020 à l’occasion de la COP 26 à Glasgow, mais compte tenu de la situation sanitaire, cet événement a été reporté à l’année prochaine. C’est pourquoi l’avancée en termes de politiques climatiques mondiales reste à ce jour encore floue.
On le comprend donc aisément, l’anniversaire des 5 ans du traité s’apparente davantage à un signal d’alarme plutôt qu’à une fête. Covid-19 oblige, ce sommet présidé par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et le Premier ministre britannique, Boris Johnson, se tiendra virtuellement le 12 décembre 2020. Dans la forme, il s’agira d’une discussion entre de multiples figures engagées dans la lutte contre le réchauffement climatique : des dirigeants de tous niveaux de gouvernance, des représentants du secteur privé et de la société civile, notamment.
Au programme ? Des échanges devant aboutir à la présentation de plans climats actualisés et novateurs pour les années à venir, dans lesquels chaque Etat sera invité à présenter des idées au niveau national. Le but, bien résumé dans un sujet dédié sur France 24 : “faire pression en faveur d’une ambition beaucoup plus grande pour le climat”.
Plusieurs nations ont d’ailleurs fait des annonces importantes au cours des derniers mois, motivées certainement par cette échéance mondiale où chacun sera tenu de rendre des comptes. La Chine, par exemple, a déclaré en septembre qu’elle s’engageait à atteindre un pic de ses rejets de CO2 avant 2030, et la neutralité carbone à l’horizon 2060. L’Union européenne, pour sa part, devrait passer d’un objectif de 40% à 50% de réduction d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Autre facteur encourageant pour l’adoption de nouvelles mesures en faveur du climat, la récente nomination de Joe Biden à la tête des Etats-Unis, mettant fin à l’ère climato-sceptique de Donald Trump, qui avait abouti au retrait du pays de l’Accord de Paris : une décision que son successeur a déjà prévu d’annuler.
Selon Antonio Guterres, le 12 décembre prochain représente “une chance pour l’humanité de déclencher enfin un mouvement positif” pour l’avenir de la planète. Reste à voir si des mesures concrètes vont découler de cette réunion au sommet, et à quel point elles seront appliquées par les différents pays concernés.
Amandine Martinet