Focus sur… Les éco-quartiers
Sommaire
Aujourd’hui, quand un espace urbain adopte certains comportements écologiques, il peut obtenir le label “EcoQuartier”. A quoi correspond cette initiative, quelles en sont les modalités et quel avenir peut-elle connaître ? On décrypte la tendance.
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Un écoquartier, c’est quoi ?
Définition
Un écoquartier peut désigner deux choses :
🌳 Un mot courant défini dans le Larousse comme étant une “partie de ville ou ensemble de bâtiments qui intègre les exigences du développement durable, en ce qui concerne notamment l'énergie, l'environnement, la vie sociale.”
🌳 Un label créé en 2012 et décerné par l’Etat pour récompenser les espaces qui correspondent à la définition précédente
Petit historique
En 2009 est lancée la “Démarche EcoQuartiers” par le gouvernement de François Fillon. Cette initiative a vu le jour dans le cadre du plan Ville durable et du Grenelle de l’environnement. Elle a pris la forme d’un appel à projets, officiellement lancé en 2012, puis relancé en 2016, dans le but d’encourager des espaces urbains en France à se “verdir”.
Concrètement, ça ressemble à quoi ?
En fait, l’éco-quartier est un espace où tout est pensé pour être le plus respectueux possible de l’environnement. Cela passe par plusieurs caractéristiques, dont voici une liste non-exhaustive :
- Les bâtiments sont construits avec des matériaux écologiques et locaux : bois, paille, brique en terre cuite, etc.
- Le recours aux énergies renouvelables est massif : panneaux solaires, équipements de chauffage biomasse…
- D’autres systèmes sont mis en place tels que des récupérateurs d’eau de pluie, une gestion de tri des déchets performante et innovante, etc.
- La faune et la flore sont remises en valeur et développées : création de nouveaux espaces verts, entretien de ceux existants, préservation des espèces animales présentes sur la zone, insertion de végétaux dans le bâti des habitations avec des plantes grimpantes…
- Tout est pensé pour réduire les déplacements polluants, les commerces de proximité sont revalorisés, les espaces sont accessibles et les voies piétonnes et cyclables sont très nombreuses
- Les nouvelles technologies sont utilisées pour être moins énergivore : outils novateurs de contrôle de la consommation énergétique, etc.
Vivre dans un éco-quartier
La mise en place d’un éco-quartier est un processus long et complexe, qui requiert un engagement total de la part de nombreux acteurs : collectivités locales, experts, autorités, mais aussi les citoyens qui font partie intégrante du projet.
En effet, pour qu’il y ait un éco-quartier, il faut qu’il y ait des éco-citoyens, avec des gestes responsables et adaptés au nouvel univers dans lequel ils vivent. Comme on peut le lire dans un article d’Yves Bonard et Laurent Matthey : “L’écocitoyenneté suppose en effet une “bonne conduite écologique” et l’arrivée des nouveaux arrivants donne parfois lieu à un rite agrégatif au cours duquel ils sont invités à signer une charte, qui marque l’entrée dans un nouveau mode de vie.”
Le tri des déchets, le respect des espaces verts, les économies d’énergie… Tout cela fait donc partie du “contrat” implicite que les habitants d’un écoquartier doivent respecter. Comme actes concrets, on peut citer notamment le fait de ne pas utiliser sa voiture systématiquement pour tous ses trajets, ou encore renforcer les interactions avec le voisinage dans des espaces partagés pour échanger davantage, s’entraider et repenser ses façons de consommer.
Comment être labellisé EcoQuartier ?
Les 20 engagements
Pour obtenir le label EcoQuartier, la zone candidate doit respecter et mettre en application les 20 engagements de référence, établis en 2012. Ces derniers sont regroupés sous quatre dimensions différentes :
- Démarche et processus. Exemples : “réaliser des projets répondant aux besoins de tous en s'appuyant sur les ressources et contraintes du territoire”, “mettre en œuvre des démarches d'évaluation et d'amélioration continue”
- Cadre de vie et usages. Exemples : “mettre en œuvre un urbanisme favorable à la santé pour assurer un cadre de vie sûr et sain”, “valoriser le patrimoine naturel et bâti, l'histoire et l'identité du site”
- Développement territorial. Exemples : “optimiser l'utilisation des ressources et développer les filières locales et les circuits courts”, “favoriser les modes actifs, les transports collectifs et les offres alternatives de déplacement pour décarboner les mobilités”
- Environnement et climat. Exemples : “viser la sobriété énergétique, la baisse des émissions de CO2 et la diversification des sources au profit des énergies renouvelables et de récupération”, “limiter la production des déchets, développer et consolider des filières de valorisation et de recyclage dans une logique d'économie circulaire”
C’est à partir de ces questionnements et recommandations qu’une ville doit établir son projet d’éco-quartier, et c’est le seul respect de ces piliers incontournables qui peut lui faire obtenir le label.
Un cheminement bien défini
L’obtention du label EcoQuartier comprend 4 étapes distinctes :
👉L’étape 1 correspond à un éco-quartier à l’état de projet, où les décideurs locaux ont établi un plan d’action écologique et comptent le mettre en place prochainement
👉L’étape 2 est celle de l’écoquartier en chantier : le projet en question est étudié pour vérifier sa conformité à la charte du label préétablie. Le chantier est lancé et sera réajusté si besoin.
👉L’étape 3 est celle de l’éco-quartier livré : le chantier est terminé, et la conformité est à nouveau contrôlée
👉L’étape 4 est décernée à un quartier trois ans après l’obtention de l’étape 3, si la zone urbaine en question a tenu ses engagements dans la durée et que les usagers se les sont appropriés.
Qui octroie le label ?
Ce sont des experts de l’aménagement et de l’innovation urbaine qui permettent de décerner le label EcoQuartier. Lors d’une campagne de labellisation, leur rôle est d’étudier les projets des zones candidates, sur dossier mais aussi sur place, puis d’émettre un avis argumenté sur le respect ou non des engagements cités précédemment. Non seulement, ils évoquent les bons points de l’endroit étudié, mais ils donnent aussi des conseils et des pistes d’amélioration pour se rapprocher encore plus de l’objectif d'éco quartier. A la fin c’est la commission nationale, sur proposition de la commission régionale, qui remet officiellement (ou non) le label.
Quel développement pour les éco-quartiers ?
En France
Même s’il s’agit d’une initiative relativement récente, le projet EcoQuartier s’est déjà bien développé sur le territoire. Entre 2012 et 2015, après le premier appel à projets du gouvernement, le label a été décerné à 39 zones urbaines en France. A ce jour, on dénombre environ 500 écoquartiers dans le pays, à raison d’approximativement une quarantaine de labels attribués par an.
Parmi eux, on peut citer les Mureaux dans les Yvelines, la ZAC de Bonne près de Grenoble, les Rives de la Haute-Deûle près de de Lille, ou encore le quartier Danube à Strasbourg.
Par ailleurs, il existe une véritable volonté actuelle de développement de ces espaces écologiques dans le pays, avec une politique très incitative. Par exemple, au début de l’année 2020, le ministre chargé de la Ville et du Logement Julien Denormandie a annoncé le projet de création de 100 “quartiers fertiles” dans les quartiers prioritaires (HLM) avec 20 millions d’euros de budget pour financer cela. Un aperçu de nombreuses initiatives pour verdir le parc immobilier français de façon générale.
Dans le monde
Le phénomène des écoquartiers est loin d’être restreint à l’hexagone. Il est au contraire réparti sur l’ensemble du globe ! Difficile de chiffrer le nombre exact recensé au total, mais il s’agit bel et bien d’une tendance qui se développe. Il existe même un tourisme écologique qui s’est créé par rapport à cela, et des écoquartiers deviennent parfois de véritables curiosités à visiter au même titre que certains monuments. On pense par exemple à Malmö, en Suède, une zone portuaire a été transformée en quartier durable, ce qui attire beaucoup de curieux chaque année. Les écoquartiers ont de beaux jours devant eux !
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Amandine Martinet