Île-de-France : le boom de ventes des passoires thermiques

Les logements énergivores sont de plus en plus nombreux sur le marché de la vente, probablement à cause du durcissement des réglementations de vente des passoires thermiques. En Île-de-France, la vente de ces logements explose. 

Travaux Effy

Entre 2021 et 2022, la part de vente des logements classés F et G a doublé à Paris. ©Effy

Les propriétaires d’Île-de-France se débarrassent de leurs passoires thermiques. Alors que la part de ventes des logements classés F et G a reculé de manière progressive depuis une dizaine d’années, selon la Chambre des notaires de Paris, le durcissement de la réglementation sur la performance énergétique semble pousser les bailleurs à se séparer de leurs biens énergivores. Pour rappel, depuis le 1er janvier 2023, les logements étiquetés G+ ne peuvent plus être proposés mis sur le marché locatif. 

En effet, la part des appartements vendus avec une étiquette G en Île-de-France a presque triplé, passant de 2,7% en 2021 à 7,9 en 2022. Même son de cloche du côté des maisons classées G, qui ne représentaient que 3,6% des ventes en 2021. En 2022, elles atteignent un total de vente de 8,5%.

Les ventes de biens classés en F ont également le vent en poupe. Entre 2021 et 2022, celle-ci gagne 4,3 points pour les appartements et 2,2 points pour les maisons.
 

 

La vente des biens énergétiquement performants diminue

Si les ventes de logements considérés comme des passoires énergétiques bénéficient d’un boost sur le marché de l’immobilier, ce n’est pas le cas des biens étiquetés D. En effet, en un an, la part de vente de ces logements a diminué, passant de 42,3% en 2021 à 33,9% en 2022. Une baisse significative lorsque l’on sait que le diagnostic D regroupe toujours la part la plus importante des ventes de maisons. 

D’un autre côté, les appartements bénéficiant d’une note favorable (de A à C) voient leur part de vente stagner. En effet, entre 2021 et 2022, la vente des logements étiquetés C diminue d’un point pour les maisons et augmente très légèrement, de 0,1 point pour les appartements. 

Même les biens les plus énergétiquement performants voient leur part de vente diminuer. Celle des appartements classés A et B perd 1,9 point, passant de 5,9% en 2021 à 4% en 2022. Pour ce qui est des maisons, on voit une petite augmentation de 0,8 point mais cela reste minime puisque les logements bénéficiant d’une note de A ou B restent marginaux, compte tenu des hauts niveaux de performances énergétiques attendus pour l’obtention de ces étiquettes. 
 

 

Des disparités au sein même de la région

Paris est bien plus touché par ce boom de vente des passoires thermiques. Entre 2021 et 2022, la part de vente des logements classés F et G a doublé. 

Cette poussée des ventes des biens énergivores s’avère encore plus forte pour les maisons en Petite Couronne mais elle reste beaucoup moins marquée en Grande Couronne. Cela s’explique en partie par un parc locatif bien plus récent et plus respectueux des normes énergétiques actuelles dans cette dernière. 

👉 Pour rappel : 
Les logements G+, c’est-à-dire ayant une consommation énergétique supérieure à 450 kWh/m² ne peuvent plus être proposés à la location depuis le 1er janvier 2023. Cette interdiction sera étendue à tous les biens étiquetés G le 1er janvier 2025, à ceux classés F le 1er janvier 2028 et enfin à l’ensemble des biens avec une étiquette E en 2034.


Source : ADSN-BIEN - Notaires du Grand Paris

Octavien Thiebaud

Journaliste web

Journaliste, je décrypte pour vous tous les sujets de la rénovation énergétique et vous tiens informé des dernières actualités du secteur.