Quel avenir pour l’éco-prêt à taux zéro ?

Dans un rapport réalisé sur l’éco-PTZ, la Députée Bénédicte Peyrol dresse un bilan de ce dispositif d’aide à la rénovation énergétique, ainsi que des préconisations pour le prolonger et l’améliorer. On décrypte pour vous ce document et les décisions qui pourraient en découler.

12 ans d’éco-PTZ : quel bilan ?

L’éco-prêt à taux zéro, un dispositif de prêt à intérêts nuls pour financer ses travaux de rénovation énergétique, a été créé en 2009 pour encourager les particuliers à investir dans ce type d’opérations pour leur logement : isolation thermique, installation d’un nouveau chauffage…

 

Un rapport sur ce moyen de financement, réalisé par la députée Bénédicte Peyrol, a été publié récemment. Voici les enseignements principaux que l’on peut en retirer.

 

Un dispositif qui monte en puissance

 

L’éco-prêt à taux zéro, était en déclin d’années en années depuis sa création jusqu’à sa réforme en 2019. L’élément qui a tout changé ? Le fait d’ouvrir le dispositif aux travaux uniques et plus uniquement aux bouquets de travaux. Le climat actuel est également favorable au déploiement de l’éco-PTZ : de nouvelles aides financières telles que MaPrimeRénov’ ont vu le jour, encourageant les particuliers à engager la rénovation de leur maison.

 

En 2020, ce sont donc 42 107 prêts qui ont été accordés, contre 35 574 en 2019 (et seulement 19 000 en 2018 !). Le montant total prêté augmente lui aussi : +11,4% en 2020.

 

Qui en bénéficie ?

 

Pour faire simple, voici les principales caractéristiques de la grande majorité des personnes ayant contracté un éco-PTZ jusqu’à présent :

 

  • Des ménages aux revenus plutôt élevés : intermédiaires à hauts
  • Propriétaires occupants de leur logement
  • Qui réalisent un seul travaux de rénovation énergétique chez eux

Des axes d’amélioration pour pérenniser le dispositif

Dans son rapport, Bénédicte Peyrol souligne certaines faiblesses à corriger pour que l’éco-prêt à taux zéro puisse poursuivre sa progression. En ligne de mire tout d’abord, le fait que les établissements bancaires soient les entiers décisionnaires de l’accord du prêt ou non, et que ce dernier soit donc soumis avant tout à des logiques commerciales : le prisme énergétique devrait lui aussi peser dans la balance. Par ailleurs, l’instruction des dossiers d’éco-PTZ est particulièrement lourde, ce qui fait qu’au final, ce prêt se révèle moins rentable pour les banques qui peuvent devenir moins enclines à l’accorder.

 

Le document interroge également la prédominance des mono-actions : certes, l’ouverture du prêt aux travaux uniques a permis d’augmenter le nombre de gestes réalisés d’amélioration énergétique des logements, dans une stratégie de rénovation par étapes, plus facile à mener pour les particuliers. Mais il semble aussi important que ce prêt finance les rénovations globales.

 

La Députée préconise donc plusieurs solutions à mettre en place :

 

  • Prolonger l’éco-PTZ d’au moins 3 ans (il est censé se finir au 31 décembre 2021)
  • Impliquer l’Anah dans le dispositif : la structure pourrait notamment “notifier aux banques l’éligibilité à l’éco-PTZ des ménages ayant obtenu une prime et souhaitant financer leur reste à charge par un éco-PTZ”, et ainsi remettre le besoin de financement des ménages les plus modestes sur le devant de la scène. Cela permettrait aussi de “réduire la complexité des dossiers
  • Encourager le financement des rénovations globales : relever le plafond de l’éco-PTZ performance globale de 30 000 euros à 50 000 euros (sous condition de ressources)
  • Plus globalement, revoir avec les établissements bancaires les modalités de rémunération et de distribution de l’éco-PTZ individuel

Amandine Martinet

Journaliste web pour Effy

Journaliste diplômée de l’Institut Français de Presse, je suis passionnée par les questions liées à la transition énergétique et à l’habitat. Ma mission ? Écrire pour vous aider à être bien chez vous au quotidien !

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