Flambée des prix de l’énergie domestique
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Pour le 6ème mois consécutif, les tarifs moyens réglementés de vente de gaz naturel (TRVG) augmentent avec une hausse très conséquente de 13,9% au 1er octobre prochain [1]. Le TRVG a augmenté de quasiment 60% depuis janvier ! Cette augmentation concerne aussi l’électricité puisque la Ministre de la Transition écologique a récemment indiqué, avant les annonces du Premier Ministre, qu’une hausse de 12% des tarifs réglementés de vente devraient surement se produire en février.
Pourquoi les prix des énergies augmentent-ils et quelles sont les alternatives pour améliorer cette situation qui impactent de nombreux ménages et surtout les plus modestes ?
Facteurs d’augmentation du prix de l’énergie
Ce mouvement des prix de l’énergie qui n’épargne pas non plus le prix du fioul dont le seuil de 0,9 euros le litre a été franchi en septembre, est notamment lié à un phénomène d’ampleur mondiale. La reprise économique, l’approche de l’hiver, la demande élevée de GNL en Asie, ainsi que des pays producteurs qui n’arrivent pas à augmenter leurs exportations expliquent l’augmentation du prix du gaz [2] .
L’augmentation des prix de l’électricité est également liée à la hausse des prix du gaz. En effet, le mécanisme qui détermine les prix de marché de l'électricité en Europe est directement lié aux fluctuations du gaz et à l'augmentation du prix des quotas de CO2 . De plus, une partie de l’électricité produite et importée est produite à partir de centrales à gaz. Le ministre des de l’Economie, des Finances et de la Relance a récemment affirmé qu’il souhaitait transformer en profondeur le marché européen de l’énergie, notamment le marché unique de l’électricité [3].
En ce qui concerne le fioul, les variations de prix dépendent de l’évolution des cours du pétrole. Pendant la pandémie, les producteurs de pétrole avaient acté une baisse de leur production pour freiner le plongeon du prix du baril. La sortie de crise sanitaire et la reprise économique importante qui l’accompagne crée un décalage entre l’augmentation de la demande et une offre qui ne serait pas encore prête à y répondre.
Les mesures annoncées par le Gouvernement: un pansement provisoire
Après avoir annoncé un chèque énergie exceptionnel de 100€ supplémentaire pour les 5,8 millions de ménages éligibles, le Premier ministre a annoncé le gel des prix du tarif réglementé de vente de gaz naturel jusqu’au printemps et la baisse anticipée des prix du gaz. L’augmentation pendant la période de gel sera lissée sur les mois de baisse des prix du gaz. Pour l’électricité, il a été annoncé le plafonnement de la hausse des tarifs réglementés à 4% à travers une réduction de la fiscalité qui passera par un amendement au projet de loi de finances 2022. En revanche, aucune mesure n’est prévue pour le fioul dont la hausse est jugée conforme au niveau d’avance crise sanitaire.
La rénovation énergétique et l’autoconsommation parmi les solutions
La volatilité des prix risque de ne pas s’arrêter là selon certains économistes, dès lors il est nécessaire de prévoir des solutions à long-terme pour le portefeuille des ménages. Ces solutions sont notamment les économies d’énergie et le développement de l’autoconsommation solaire. En effet, avec l’installation de panneaux solaire permettant d’autoconsommer, le prix de l’énergie dépend de la technologie utilisée et non des fluctuations du marché. Ainsi, une réelle volonté politique d’accompagnement de l’autoconsommation solaire serait de nature à renforcer l’expansion de cette technologie permettant d’échapper aux aléas du marché tout en contribuant à l’atteinte de nos objectifs climatiques. Le renforcement du soutien financier aux particuliers souhaitant installer des panneaux photovoltaïques sur leur toit est nécessaire à travers la revalorisation de la prime à l’investissement ou l’extension de MaPrimeRénov’ à ces opérations.
Si les logements avaient davantage été rénovés énergétiquement par le passé, la situation actuelle aurait été surement moins critique. Bien isoler son logement, disposer d’un système de chauffage économe et performant permet de réduire drastiquement ses consommations d’énergie et donc in fine la facture. La situation que nous traversons rappelle la nécessité de renforcer l’accompagnement à ces travaux car leurs massifications constituent une des solutions de long-terme. Le projet de loi de finances dont l’examen débute en Commission des Finances cette semaine est une opportunité à saisir pour répondre dans la durée à cette situation qui n’est pas exceptionnelle.