Comment le chauffage au fioul va-t-il disparaître des logements français ?
Mercredi 22 septembre 2021 a eu lieu une conférence portant sur l’avenir du fioul domestique, organisée par Les Echos et Le Parisien. Que retenir des propos des différents intervenants et qu’est-ce que cela indique sur l’avenir du chauffage au fioul ? Toutes les réponses ici.
Vous n’êtes sûrement pas sans le savoir, le gouvernement souhaite progressivement interdire le chauffage au fioul dans les logements particuliers en France. Plus précisément, l’installation d’une nouvelle chaudière au fioul chez soi pour remplacer son équipement va être interdite à la mi-2022 (sauf cas particuliers) : le décret précisant les modalités de cette décision devrait être publié à la fin du mois d’octobre 2021. Les Echos et Le Parisien ont rassemblé plusieurs acteurs du secteur du bâtiment et de l’énergie pour débattre de cette décision.
La sortie du fioul, un sujet qui fait parler
Bien entendu, les avis divergent selon les parties. Quand le député Julien Aubert, rapporteur spécial des crédits Energie du projet de loi de finances, affirme que l’interdiction décidée par le gouvernement revient à une “diabolisation” des énergies fossiles, Alexandre Dozières, sous-directeur de l'efficacité énergétique et de la qualité de l'air (qui appartient au Ministère de la Transition écologique et solidaire), estime que cela répond plutôt à une “nécessité d’agir” pour atteindre les objectifs de la COP21. Le but est, selon lui, clair : arriver à l’extinction du chauffage au fioul d’ici 10 ans dans tous les logements individuels en France.
Quel est le chauffage le moins cher ?
Pourtant, pour Jean-Claude Rancurel, président de l’UNA Couverture Plomberie Chauffage, “ce n’est pas rendre service au client” que de vouloir systématiquement remplacer sa chaudière au fioul. Il estime d’ailleurs que cette énergie fossile “reste nécessaire” pour une certaine typologie de bâtiment, d’autant plus qu’il est “en train de se verdir” (on pense notamment au biofioul). C’est sur ce second aspect que les participants semblent trouver une entente.
Un accord commun : la fin du “vieux fioul”
Une autre intervenante de la conférence, la députée Marjolaine Meynier-Millefert, vice-présidente de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, l’affirme : “on va tous dans le même sens car on n’a pas le choix”, “il n’y a pas de doute sur le fait que le fioul fossile, ce n’est pas l’avenir”. Et d’ajouter : “le temps des innovations est largement ouvert”.
Mais alors, quelles sont ces innovations ? Quelles solutions sont envisagées pour sortir du fioul ? Cette énergie fossile reste plébiscitée par nombre de ménages qui l’emploient encore pour leur chauffage domestique (le fioul en France, c'est environ 3,5 millions de maisons individuelles, principalement situées en zones rurales et dans des régions aux hivers rudes, au Nord-Est notamment). Mais selon un sondage partagé pendant la conférence, une majorité d’entre eux admettent également son caractère néfaste pour l’environnement : 60% estiment, à raison, que le fioul est plus polluant que les autres énergies existantes.
Et ça tombe bien, les alternatives restent nombreuses. Pompe à chaleur, chaudière gaz THPE, chauffage hybride, chauffage biomasse… La fin programmée du chauffage au fioul n’est pas une fatalité !
Deux solutions sont particulièrement privilégiées par les intervenants de la conférence : le bio fioul, d’une part, une sorte de version du fioul plus écologique, mais qui n’est pas encore disponible sur le marché et toujours en cours de développement. D’autre part, les modèles hybrides semblent représenter un avenir prometteur pour le chauffage domestique, selon les intervenants toujours, qui demandent par ailleurs qu’ils soient mieux subventionnés : pompes à chaleur hybrides, chaudières couplées avec des panneaux solaires, solaire thermique… Autant de possibilités à étudier !