Émissions de gaz à effet de serre : -6% pour les particuliers et les entreprises en 2023

Les chiffres publiés par le Citepa dans le cadre de son Baromètre 2023 des émissions mensuelles sont encourageants. Les émissions de gaz à effet de serre poursuivent en effet leur trajectoire de réduction, qui avait vu une baisse linéaire moyenne de 2,1% par an entre 2019 et 2022.

Le Citepa note une baisse de 4,8% des émissions par rapport à 2022, soit un niveau plus bas qu’en 2020 « où la combinaison du Covid et d’un hiver peu rigoureux avait contribué à une très forte réduction des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre le niveau de 392 millions de tonnes en équivalent CO2 (Mt CO2e) », explique le Baromètre. Le niveau d’émissions pour 2023 est ainsi estimé à 384,5 Mt CO2e.

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Si les secteurs de la production d’énergie et de l’industrie ont fortement contribué à cette diminution des émissions, le secteur résidentiel et tertiaire a vu une baisse encore plus importante : les émissions mensuelles ont ainsi diminué de 6% par rapport à 2022. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette baisse.

Les ménages et entreprises ont tout d’abord poursuivi les efforts de sobriété énergétique initiés à la demande du gouvernement en 2022, du fait du contexte d’inflation qui a perduré en 2023. En effet, les prix à la consommation ont augmenté de 3,7% sur l’année 2023 d’après les chiffres de l’Insee. Cette inflation a été d’autant plus forte sur les prix de l’énergie : +5,7%. 

Cette hausse a eu un impact important sur les ménages : 52% des Français se disent en effet inquiets sur leur capacité à faire face à l’évolution des dépenses énergétiques en 2024 selon le dernier sondage OpinionWay pour Qualit’ENR. Selon ce même baromètre, les dépenses d’énergie représentent 20% du budget des ménages.

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Ces efforts de sobriété ont aussi été facilités par les hivers peu froids qui ont marqué l’année 2023. Les émissions liées au chauffage ont donc baissé jusqu’en avril 2023, puis en décembre de l’année dernière. 

« Au global sur l’année 2023, le secteur résidentiel-tertiaire atteint, avec 60 Mt CO2e, le niveau d’émissions de GES le plus bas depuis 1990, et dans la continuité de la diminution des émissions observées depuis 2017, malgré une hausse temporaire observée en 2021. », conclut le rapport du Citepa.

Dans ce cadre, pour réduire leur budget énergie, les écogestes sont la première action à mener, citée à 52% par les personnes interrogées par OpinionWay. Ils sont suivis de la rénovation énergétique de leur logement (38%) – qui continue de prendre de l’ampleur grâce aux aides comme MaPrimeRénov’, et l’achat de nouveaux équipements (23%).

Pour ce dernier cas, les Français sont enclins à se tourner vers les énergies renouvelables : 82% d’entre eux seraient d’accord pour choisir des équipements utilisant les énergies renouvelables s'ils devaient remplacer leurs installations de chauffage, eau chaude ou électriques. Cela est notamment confirmé par la hausse d’installation de pompes à chaleur observée en 2023.

Si la baisse des émissions est toujours positive, les émissions de gaz à effet de serre doivent surtout respecter les objectifs de la Stratégie Nationale Bas-Carbone.

💡 Quels sont les objectifs de la Stratégie Nationale Bas-Carbone ?
Cette stratégie fixe les objectifs climat de la France, et détermine notamment un budget carbone pour des périodes définies. Le deuxième budget carbone pour la période 2019-2023 a été révisé définitivement en 2020 et s’élève à 422 Mt CO2e par an. 

Le premier budget pour la période 2015-2018 n’avait pas été respecté. En 2023 toutefois, les émissions observées par le Citepa ont atteint les objectifs fixés par la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) pour la période actuelle : avec une estimation de 384,5 Mt CO2e, elles sont bien en-deçà du plafond de 397 Mt CO2e. 

C’est donc une progression positive, qui doit être poursuivie ! Pour la prochaine période, de 2024 à 2028, les objectifs de la Stratégie Nationale Bas-Carbone ont ainsi fixé un budget carbone de 358 Mt CO2e par an.