Prix du gaz en 2024 : une baisse en trompe-l'œil
La Commission de Régulation de l’Energie a publié le “prix repère” du gaz pour les mois de janvier et février 2024. Celui-ci sert de base pour de nombreux contrats de gaz, depuis la disparition des tarifs réglementés le 30 juin dernier. Ce prix repère a ainsi affiché une baisse… mais de nombreux indicateurs laissent à penser que c’est un répit provisoire pour les consommateurs. Explications.
📝 Bon à savoir : Pour en savoir plus sur les prix du gaz en mars, avril et mai 2024, notre article sur les prévisions du printemps et de l'été 2024, vous sera utile : Prix du gaz : à quoi faut-il s'attendre pour le reste de 2024 ?
Retrouvez notre vidéo récapitulative :
🔎 Qu’est ce que le prix repère du gaz ?
Tous les mois, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) met à disposition un “prix repère” qui peut d’une part aider les particuliers à comparer leur offre, et d’autre part servir d’indice pour les fournisseurs pour faire évoluer à la hausse ou à la baisse certaines offres de gaz qui y sont indexées. Ce prix repère existe depuis la suppression en juin 2023 des tarifs réglementés du gaz. Il reflète une estimation moyenne des coûts supportés par un fournisseur en moyenne.
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La CRE a donc rendu son verdict pour les consommateurs de gaz concernés : -3% en moyenne au 1er janvier 2024. Cela correspond à un retour au niveau du bouclier tarifaire appliqué sur le début de l’année 2023, après quelques mois de yo-yo entre juillet et décembre.
Et cette évolution du tarif a été confirmée par les prix du gaz annoncés pour février 2024 : -9,75 % en moyenne par rapport à janvier pour le kWh HT !
Les Français dont le contrat de gaz est indexé sur le prix repère peuvent donc souffler un peu, après deux années de très forte hausse :
- le tarif réglementé de gaz avait subi en 2021 une augmentation de plus de 40%
- en 2022, la mise en place du bouclier tarifaire avait gelé ce tarif… mais qui avait à nouveau augmenté de +15% en janvier 2023.
Néanmoins, il faut se souvenir que tous les consommateurs ne bénéficient pas de cette légère baisse : seuls ceux qui ont fait le choix d’un contrat indexé sur le prix repère verront leur prix du kWh descendre en janvier 2024. Ceux qui ont un contrat “à prix fixe” garderont le prix du kWh au niveau fixé par leurs conditions particulières.
Enfin, on peut supposer que les fournisseurs, après deux années de “bouclier tarifaire” qui ont mis à mal leur rentabilité, seront peu enclins à faire des efforts tarifaires au-delà du strict nécessaire contractuel.
Une nouvelle augmentation des tarifs du gaz en juillet 2024
Plusieurs facteurs contribuant de manière décisive au coût du gaz sont toutefois orientés à la hausse et pourraient peser à nouveau sur le prix final :
- Les incertitudes géopolitiques, que ce soit au Moyen-Orient ou en Ukraine, pourraient comme en 2022 contraindre la quantité de gaz disponible et donc influer à la hausse sur les cours de marché de gaz naturel.
- Les tarifs du stockage et du transport (les coûts supportés par GRTgaz et refacturés à tous les fournisseurs puis aux clients finals) augmentent aussi. La CRE a en effet annoncé une hausse de +8% qui s’appliquera à tous les consommateurs à partir du 1er avril 2024 et pour les 3 années suivantes. Pour un foyer qui se chauffe au gaz, cela correspond en moyenne à 17€ qui s’ajoutent à la facture annuelle d’énergie.
- La CRE a rendu sa copie sur les nouveaux tarifs de distribution du gaz qui pèsent pour un tiers de la facture : au 1er juillet 2024, le tarif d’acheminement du gaz augmentera en moyenne de 27,5% sur la période 2024-2027.
Cela correspondra en milieu d'année 2024 à une hausse de la facture finale de 5,5% pour les clients chauffés au gaz et de 10,4% pour ceux consommant du gaz uniquement pour l’eau chaude sanitaire et la cuisson !
Cette évolution est notamment due à la diminution du nombre de logements raccordés au gaz naturel, ce qui fait donc augmenter les coûts pour les consommateurs restants car ils sont moins nombreux à se partager les frais fixes.
📝 À noter : Tout ceci s’inscrit dans un contexte plus global d’augmentation des contraintes sur les foyers ayant une chaudière à gaz : interdiction dans les logements neufs, remplacement non éligible aux aides publiques de la rénovation énergétique, annonce de l’Union Européenne d’une suppression totale de ce type de chaudière d’ici 2040… De quoi questionner les consommateurs de gaz naturel sur l’opportunité de changer de mode de chauffage.
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