Augmentation du prix de l’électricité en 2024 : stop ou encore ?
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La levée progressive du bouclier tarifaire en 2024 fait craindre une envolée des tarifs réglementés d’électricité… qui ont déjà subi des hausses de 10% et 15% cette année. On fait le point sur ce qui attend les consommateurs.
Deuxième année consécutive de forte hausse pour l'électricité ?
En septembre, Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE), avait jeté un pavé dans la mare en indiquant que les tarifs réglementés de l’électricité devraient théoriquement augmenter de 10 à 20% cet hiver, pour prendre en compte le niveau de prix des marchés de gros de l’électricité.
Bon à savoir : comment sont calculés les Tarifs réglementés (TRV) ? Deux fois par an, la CRE propose une évolution des tarifs réglementés pour refléter les coûts réels de l’électricité et de l’utilisation des réseaux. Le gouvernement publie ensuite les tarifs au Journal Officiel le 1er février et le 1er août. Environ 23 millions de foyers français sont toujours aux Tarifs Réglementés.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, avait immédiatement annoncé que le gouvernement limiterait le mouvement tarifaire du 1er février 2024 à +10%. Ce qu’a confirmé début novembre la Ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher en déclarant “notre décision est de faire en sorte qu'au 1er février 2024, ce tarif n'augmente pas de plus de 10%". Cela correspond donc concrètement à une sortie progressive du bouclier tarifaire, qui permet depuis 2021 de prendre en charge par l’Etat une partie du coût réel de l’électricité en gelant ou en limitant les évolutions mécaniques des TRV.
Malgré les paroles rassurantes de la Ministre, les Français, qui ont déjà vu leur budget électricité monter de plus de 25% cette année, devront donc s’attendre concrètement à voir une nouvelle hausse significative début 2024…
Nous ferons en sorte que le bouclier énergétique bloque une augmentation, quand bien même les prix sur les marchés internationaux seraient amenés à s’envoler (Agnès Pannier Runacher)
Un marché international sous tension
Même si le risque sur la sécurité d'approvisionnement est plus bas que l’année dernière, le contexte géopolitique fait en revanche craindre que les prix de marché ne repartent à la hausse. En effet, le conflit au Proche-Orient pourrait peser sur les prix du pétrole, et donc du gaz. Or le prix de l’électricité dépend lui aussi du prix des hydrocarbures, car ces dernières servent à la production de la pointe d’électricité (le fameux dernier MWh, celui qui permet d’équilibrer à tout instant la production et la demande d’électricité, qui coûte le plus cher mais qui permet d’éviter le black-out).
Et pour la suite de l’année 2024 ?
La CRE ne s’est pour l’instant pas avancée sur l’évolution du TRV qu’elle recommanderait pour août 2024 ; de même le gouvernement n’a pas détaillé à quel niveau il prévoit de poursuivre concrètement le bouclier tarifaire.