EffyRetro : les tarifs de l'électricité ont augmenté de 58% en 5 ans !
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C’est l’été ! Retour avec Effy sur les grands sujets qui ont marqué l’année. Commençons par les augmentations successives des prix de l’électricité ayant impacté le pouvoir d’achat des ménages français depuis 5 ans.
Vous avez l’impression que votre facture d’électricité ne fait qu’augmenter depuis quelques années. Mais à quel point cette hausse est-elle importante ?
Selon les statistiques du ministère de la Transition écologique, « le prix moyen de l’électricité pour les ménages français augmente de 14,5 % [par an], à un rythme nettement supérieur à l’évolution des prix à la consommation (+ 4,9 %) ».
Des factures d’électricité en hausse de 58% !
Les tarifs bleus résidentiels, qui correspondent au tarif réglementé de vente (TRV) d’électricité, ont connu des hausses successives depuis 2019, liées à la répercussion du contexte de marché, et à la hausse de la fiscalité sur l’énergie.
Date | Hausse moyenne des tarifs bleus résidentiels HT |
---|---|
1er juin 2019 | + 7,7 % |
1er août 2019 | + 1,49 % |
1er février 2020 | + 3 % |
1er août 2020 | + 1,82 % |
1er février 2021 | + 1,93 % |
1er août 2021 | + 0,48 % |
1er février 2022 | + 4 % (avec l'application du bouclier tarifaire) |
1er février 2023 | + 15 % (avec l'application du bouclier tarifaire) |
1er août 2023 | + 10 % (avec l'application du bouclier tarifaire) |
1er février 2024 | + 8,6 % (pour compenser l'application du bouclier tarifaire pendant 2 ans) |
Source : CRE
Les hausses du tarif réglementé de vente (TRV) s’expliquent notamment par une entrée en vigueur de la sixième version du TURPE (tarif d’utilisation du réseau public d’électricité), un dispositif qui permet de financer le transport et la distribution de l’électricité en France. Pour soutenir les investissements d’Enedis et de RTE dans la maintenance du réseau et en faveur de la transition énergétique, la CRE avait prévu une augmentation progressive du TURPE entre 2021 et 2024.
Ainsi, la facture annuelle d’un client moyen au tarif Base 6 kVa est passée de 478€ TTC en juin 2019 à 756€ TTC en 2024, selon les données de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), soit une hausse de 58% !
Un client ayant souscrit à un tarif Heures Pleines / Heures Creuses 9 kVA a quant à lui vu sa facture passer de 1449€ TTC à 2252€ TTC : cela représente 55% d’augmentation !
Pour en savoir plus : Prix du kWh d’électricité en 2024 : état des lieux en France
Des hausses dues à la géopolitique et à la production d'énergie
La raison principale derrière les hausses de ces cinq dernières années ? Différents événements se sont produits sur le plan géopolitique et industriel.
Avec la pandémie mondiale, une crise de l’énergie a ainsi induit une flambée des tarifs. Le confinement a notamment retardé le programme de maintenance des réacteurs nucléaires français, et en 2021, un problème inattendu de corrosion de circuits de refroidissement a nécessité l’arrêt de plusieurs réacteurs. Or, le nucléaire fournit généralement 70% de la production d’électricité française.
Les centrales hydrauliques, qui constituent la deuxième source d’électricité en France, ont également atteint en 2022 « leur plus bas niveau [de production] depuis 1976 » selon le gestionnaire du Réseau de Transport d'Électricité, du fait de la sécheresse.
Les producteurs et fournisseurs ont donc dû s’approvisionner sur les marchés de gros, où l’électricité a atteint des prix records en 2022 et 2023, allant jusqu’à 1000€/MWh, alors qu’ils se situent habituellement en dessous de la barre des 100€.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 est venue aggraver ce contexte déjà tendu. En effet, une partie des centrales françaises consomment du gaz naturel pour faire tourner les turbines et produire de l’électricité. Pour combler la carence de production venant du nucléaire, la France avait donc besoin de plus de gaz pour alimenter ces centrales thermiques.
Or, ce conflit a entraîné une flambée des prix du gaz, et révélé la dépendance de la France au gaz russe. Les sanctions à l’encontre de la Russie ont en outre engendré une baisse de l’importation et une hausse des prix. La production d’électricité dans les centrales thermiques était donc bien plus coûteuse.
Enfin, sur le marché de gros de l’électricité, le prix imposé est déterminé par la dernière source de production mobilisée, généralement les centrales au gaz lorsque la demande est forte. Le prix de l’électricité est donc corrélé à celui du gaz.
La mise en place du bouclier tarifaire
Pour protéger les Français de l’impact de ces factures d’énergie en constante augmentation, le gouvernement a lancé en octobre 2021 un bouclier tarifaire.
Il a ainsi limité la hausse des tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRV) :
- 4 % TTC au 1er février 2022
- 15% TTC au 1er février 2023
- 10% TTC au 1er août 2023
- 8,6% au 1er février 2024
Le bouclier tarifaire, qui devait initialement s’arrêter en décembre 2023, a été prolongé jusqu’en février 2025. La prise en charge par le gouvernement de l’accise sur l’électricité diminue donc progressivement jusqu’à cette échéance.
Au 1er août 2024, la Commission de Régulation de l’Énergie avait recommandé une nouvelle augmentation des coûts de transport de l’électricité en suivant l’inflation, afin d'entretenir les réseaux. Le gouvernement a finalement décidé de reporter cette hausse, en demandant une deuxième délibération à la CRE, qui se prononcera à la rentrée 2024.
Par ailleurs, la Commission prévoit pour février 2025 une baisse du coût de l’électricité dans les Tarifs réglementés de l’électricité, qui devrait être de l’ordre de 12% minimum, si le contexte reste stable.
💡 Qu’est-ce que le Tarif réglementé de l’électricité ?
Le gouvernement détermine ce tarif, en suivant les propositions de la Commission de Régulation de l’Énergie, pour refléter les coûts réels de l’électricité et de l’utilisation des réseaux. Il est proposé aux particuliers français par EDF, et évolue généralement deux fois par an.
En complément du chèque énergie « classique », le gouvernement a également envoyé des chèques énergie exceptionnels en 2021 aux bénéficiaires habituels. En 2022, ce chèque exceptionnel de 100 ou 200€ a été adressé à 40% des ménages, soit 12 millions de foyers, sous condition de ressources.
Fin 2021, une aide exceptionnelle a été mise en place par le gouvernement pour préserver le pouvoir d’achat des Français, notamment face à la hausse des factures d’énergie : l’indemnité inflation. Cette aide a été versée automatiquement à 38 millions de personnes ayant des revenus inférieurs à 2000€ nets par mois.
Des comportements plus économes de la part des Français
Face à ces hausses, les Français sont nombreux à avoir adopté de nouveaux comportements pour réduire leur consommation d’énergie, et ainsi leur facture.
En 2023, 60% d’entre eux avaient ainsi adopté au moins un nouveau geste, selon une enquête Ipsos pour Leclerc réalisée au printemps 2024.
Parmi les habitudes les plus appliquées, on retrouve par exemple le fait de limiter son chauffage à 19 degrés dans toutes les pièces, de toujours éteindre les appareils en marche ou en veille lorsqu’ils ne sont pas utilisés, et de toujours éteindre la lumière en sortant d’une pièce.
Les ménages sont également de plus en plus enclins à se tourner vers les énergies renouvelables. 79% d’entre eux considèrent qu’elles sont incontournables pour améliorer la performance énergétique, d’après l’édition 2024 du Baromètre “Les Français et les énergies renouvelables” réalisé par OpinionWay pour Qualit’EnR.
Sur le même sujet : Énergie : près de 2 Français sur 3 ont bouleversé leurs habitudes en 2023
Les offres de marché ont le vent en poupe
Le marché de l’électricité est ouvert à la concurrence depuis 2007. Les particuliers ont donc le choix entre des contrats d’électricité au tarif réglementé de vente, fixé par les pouvoirs publics, ou des offres de marché, fixées librement par les fournisseurs.
Et les Français sont de plus en plus nombreux à choisir de souscrire à ces offres de marché : elles représentent désormais 14 millions de foyers, soit 40% de tous les foyers. Parmi eux, 29% se sont tournés vers des fournisseurs alternatifs et 11% vers des fournisseurs historiques.
Changer de fournisseur est une démarche rapide et sûre : elle se fait sans coupure, quand vous le souhaitez, car les contrats résidentiels sont sans engagement.
Pour aller plus loin : Électricité : ce que les Français ont compris pour payer moins cher
Le choix de la rénovation énergétique
Pour agir sur votre consommation électrique, plusieurs axes d’action sont possibles.
Vous pouvez tout d’abord choisir les équipements les moins énergivores possibles, avec une étiquette énergie A, A+, A++ ou A+++, lorsque vous remplacez votre frigo, machine à laver, ou même des petits équipements.
Si vous chauffez votre logement avec des équipements électriques, l’isolation est aussi un investissement qui vous permettra d’économiser sur le long terme, en diminuant fortement les déperditions de chaleur. Vous chaufferez donc moins, mais de manière plus efficace.
Pour soutenir ces projets, vous pouvez bénéficier du dispositif MaPrimeRénov’ pour les mono-gestes ou de la prime Effy.
Afin de gagner en indépendance énergétique, tout en profitant d’une électricité moins coûteuse, vous pouvez également équiper votre logement de panneaux solaires photovoltaïques.
Vous pourrez ainsi produire une partie de votre électricité, et revendre le surplus pour diminuer votre facture, tout en contribuant au développement des énergies renouvelables.
Cette option séduit en outre de plus en plus de Français : le nombre d’installations solaires individuelles a triplé depuis 2022, selon les chiffres d’Enedis.
Pour en savoir plus : Autoconsommation solaire : 3 fois plus de foyers équipés en 2 ans
La hausse de votre facture d’électricité n’est donc pas inéluctable : vous pouvez agir pour y remédier. Et Effy est là pour vous accompagner !