Les pompes à chaleur sont-elles toujours efficaces par grand froid ? l’exemple des pays nordiques !
Sommaire
Le principe de base des pompes à chaleur est d’injecter de la chaleur extérieure vers le logement. Il est donc légitime de s’interroger sur leur efficacité dans les régions au climat plus rigoureux ou pendant les vagues de froid. L’exemple de la Norvège et de la Suède, où les températures avoisinent fréquemment les -20°, devrait convaincre les plus frileux !
Les pompes à chaleur chauffent la majorité des maisons dans les pays nordiques !
La Finlande, la Norvège et la Suède partagent cette statistique étonnante : plus de 50% des foyers y sont équipés de pompes à chaleur1, et c’est dans ces trois pays que la part de maisons équipées est la plus élevée en Europe. Le marché nordique se partage à parts égales entre des pompes air-air, des pompes géothermiques et des systèmes eau-air ou combiné. Et c'est aussi dans ces 3 pays que les hivers sont les plus froids, avec le nombre de jours de chauffage nécessaire le plus élevé en Europe2.
Zoom : comment fonctionne une pompe à chaleur ? C’est le système inverse de votre réfrigérateur, qui extrait le chaud et le rejette à l’extérieur ! Une pompe à chaleur puise dans les calories naturellement contenues dans l’air extérieur ou dans le sous-sol, et les injecte grâce à un compresseur dans le système de chauffage.
En moyenne, lorsque la température extérieure est supérieure à zéro degré, une pompe à chaleur a un rendement d’environ 1 kWh d'électricité consommé pour 4 kWh d’énergie produite. Lorsque les températures sont négatives, ce rendement diminue légèrement, mais reste largement plus intéressant que les autres modes de chauffage.
Le rendement, c'est la quantité de chaleur produite en éq.kWh pour chaque kWh d’énergie consommée. Par exemple, une chaudière avec un rendement de 95% produit 0,95 kWh de chaleur pour 1 kWh de gaz injecté.
Voici les rendements usuels des différents types de chauffage :
- 85% pour une chaudière au charbon
- 85% pour une chaudière à granulés
- 100% pour le chauffage électrique
- 95% pour une chaudière fioul ou gaz basse température
- 115% pour une chaudière fioul ou gaz à condensation
- 350 à 400% pour une pompe à chaleur à condensation… d’où son attractivité écologique et économique !
Ainsi, même si la pompe à chaleur perd de la performance en cas de grand froid, son rendement reste bien supérieur aux autres moyens de chauffage, dont le rendement ne dépend pas de la température extérieure.
Comment les pompes à chaleur peuvent-elles rester efficaces quand les températures dégringolent ?
Les pays nordiques, et plus particulièrement la Norvège, ont investi dans la recherche autour de ce système de chauffage qui nécessite de l’électricité pour fonctionner. L’électricité est en effet abondamment disponible grâce à la production hydraulique des barrages. mais les pouvoirs publics voulaient promouvoir un mode de chauffage plus économe que les radiateurs électriques, tout en s’appuyant sur cette énergie disponible.
C’est ainsi que les nouvelles pompes à chaleur intègrent la question du froid extrême :
- les système de dégivrage empêche la formation de glace sur les composants
- les compresseurs à vitesse variable ajustent leur fonctionnement selon les besoins en chauffage, optimisant ainsi la consommation d’énergie
Grâce à ces deux innovations, les modèles dernière génération entendent donc déboulonner ce cliché tenace qui voudrait que les pompes à chaleur seraient inefficaces en cas de températures rigoureuses.
En complément, une étude du Regulatory Assistance Project (RAP), groupe d’experts indépendant, a publié en 2023 cette information : les pompes à chaleur peuvent être jusqu'à deux fois plus efficaces que le chauffage électrique, lorsque les températures extérieures descendent jusqu'à -30°.
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Quelques astuces pour profiter des avantages de votre pompe à chaleur même quand il fait très froid
Nos conseils exclusifs pour tirer parti de votre pompe à chaleur tout l'hiver :
1. Choisir le dimensionnement de la pompe à chaleur en fonction de l’endroit où vous habitez : si votre logement se situe dans les régions les plus tempérées, vous n’aurez pas besoin de prévoir le cas où les températures descendent en dessous de -15°. Si vous habitez dans une des régions où l’hiver est plus continental, ou bien en montagne, il faudra davantage prêter attention aux caractéristiques techniques, aux capacités de dégivrage et aux compresseurs à vitesse variable. Seuls dans les cas les plus extrêmes, la question d’un chauffage d’appoint complémentaire se posera !
2. Sélectionner soigneusement l’emplacement de l’installation de la pompe à chaleur :
- un endroit abrité du vent dominant l’hiver permettra d’optimiser le rendement de la pompe à chaleur.
- un emplacement où la partie extérieure de la PAC ne risque pas d’être endommagée par des chutes de glace de la gouttière
3. Entretenir la pompe à chaleur en cas d’intempéries. Un simple contrôle pour vérifier que les feuilles mortes ou la neige n'obstruent pas la circulation de l’air suffit !
1. Source : Ambassade de France en Suède
2 Article de la revue NATURE : Heating up the global heat pump market, septembre 2022
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