Prix du gaz : deux augmentations en juin et juillet
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La Commission de Régulation de l’Energie a publié le “prix repère” du gaz pour le mois de juin 2024, en hausse de 2,3%. Celui-ci sert de base pour de nombreux contrats de gaz, depuis la disparition des tarifs réglementés il y a un an. Début juillet, une nouvelle augmentation, plus forte, concernant les tarifs de distribution touchera tous les consommateurs. Effy fait le point.
Le prix repère du gaz augmente de 2,3% en juin 2024
🔎 Qu’est ce que le prix repère du gaz ?
Ce prix repère existe depuis la suppression en juin 2023 des tarifs réglementés du gaz. Tous les mois, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) publie un “prix repère” qui peut servir d’indice pour les fournisseurs pour faire évoluer à la hausse ou à la baisse certaines offres de gaz qui y sont indexées. Il prend en compte une estimation des coûts moyens supportés par un fournisseur.
La CRE vient de rendre son verdict pour les consommateurs de gaz concernés : +2,3% en moyenne au 1er juin 2024 sur le prix hors taxes, après une première hausse de 1,7% en mai.
Ce “prix repère” n’est pas directement une offre commerciale :
- C’est un indice qui peut être utilisé par les fournisseurs pour y indexer certains contrats
- Il sert notamment de base à l’offre “Passerelle” d’Engie, appliquée aux consommateurs à la suite de leur contrat au tarif réglementé, s'ils n'avaient pas fait de démarches pour choisir une offre.
- Les particuliers qui ont un contrat “à prix fixe” garderont le prix du kWh au niveau fixé par leurs conditions particulières.
Ce prix repère avait baissé entre décembre 2023 et avril 2024, à la faveur d’un marché mondial du gaz naturel en voie de normalisation après le choc de la crise russe de 2022.
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Une forte hausse prévue pour tous les consommateurs de gaz à l’été
Mais la Commission de Régulation de l'Énergie a également rendu publics les nouveaux tarifs de distribution, applicables au 1er juillet 2024 : ceux-ci sont en hausse de 27,5% !
C'est la part de la facture de gaz allouée à la distribution et reversée à GRDF, le gestionnaire de distribution par les fournisseurs.
Ces tarifs de distribution reflètent notamment les coûts supportés par GRDF pour assurer sa mission. Les fournisseurs les répercutent donc sur les contrats de leurs clients, principalement dans l’abonnement.
Au global, le mouvement tarifaire devrait ainsi générer une augmentation de + 5,5 % sur la facture d’un client chauffé au gaz (soit + 7,3 € TTC par mois en moyenne).
L’addition est encore plus salée en proportion pour les consommateurs qui n’utilisent le gaz que pour la cuisson ou l’eau chaude : + 10,4 % ! Mais cela ne représente “que” 2,2 € TTC par mois de plus sur leur facture en moyenne, étant donné que son montant est nettement moins élevé.
À noter qu’à la différence du prix repère, qui fluctue tous les mois notamment pour suivre le cours du marché de gros, les tarifs de distribution sont fixés pour une durée de 4 ans. Ils s’appliqueront donc sur les factures jusqu’en juillet 2027 !
Pourquoi les tarifs de distribution grimpent-ils autant ?
La CRE met en avant plusieurs facteurs pour expliquer la hausse de ces tarifs d’acheminement :
- La baisse du nombre de consommateurs de gaz, ce qui fait automatiquement augmenter le coût pour chacun puisque les coûts fixes sont à partager entre eux,
- La baisse de la consommation (liée aux températures douces des derniers hivers) qui diminue mécaniquement les revenus de GRDF
- L’augmentation de la part du biométhane – or il a un coût d'injection supérieur au gaz naturel et qui est financé par ce tarif de distribution
- Les coûts liés à la sécurité, pour laquelle les contraintes sont en augmentation
Zoom : pourquoi y a-t-il de moins en moins de points desservis par le gaz naturel ?
GRDF prévoit une baisse de 8% du nombre de consommateurs raccordés au gaz entre 2022 et 2027. La principale explication de ce désamour : les nombreuses incitations financières pour les particuliers à faire basculer leur type de chauffage vers des modes moins émetteurs de carbone, par exemple les pompes à chaleur.
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Quelles solutions pour les consommateurs confrontés à l’envolée de leur facture ?
Ces deux mauvaises nouvelles sur le front budgétaire ne manqueront pas de questionner les particuliers sur les options pour maîtriser leur facture énergétique.
Une piste se dégage du côté de l’autoconsommation solaire : installer des panneaux solaires chez soi pour bénéficier de l’énergie issue de sa propre production, et même revendre le surplus.
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