Une majorité de Français baisse le chauffage pour réduire les factures
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Le constat est clair : En 2022, une grande partie des Français ont baissé leur chauffage pour ne pas subir la hausse des prix de l'énergie. Le Médiateur national de l’énergie vient de publier son baromètre annuel. Effy fait le point.
Pour de nombreux Français, il devient de plus en plus difficile de faire face à la hausse des prix de l'énergie. C'est ce que confirme le baromètre annuel du Médiateur national de l'énergie, publié en octobre dernier. Près de 80% des Français déclarent avoir baissé le chauffage pendant l'hiver pour ne pas avoir des factures trop élevées, alors qu'ils étaient 69% en 2022 et 53% en 2020.
7 personnes sur 10 ont d’ailleurs remarqué une augmentation de leur facture sur les douze derniers mois, et 31% ont eu des difficultés à les payer. Cette hausse des prix de l'énergie a particulièrement touché les jeunes. Ainsi, 55% des moins de 35 ans déclarent avoir eu des difficultés à régler leur facture.
Ces derniers sont également ceux qui se sentent le plus concernés par les enjeux écologiques, puisque 49% d’entre eux déclarent vouloir participer aux efforts de sobriété énergétique pour ces raisons, contre 42% de la population globale
Une crise multifactorielle en 2022
La hausse importante des prix de l’énergie en 2022 était liée à plusieurs facteurs de crise : une chute de la production nucléaire française, une production hydraulique au plus bas, et des craintes sur l’approvisionnement en gaz liées au conflit ukrainien. Elle a impacté le budget des ménages, qui n’ont eu d’autre choix que de réduire leur consommation, et de baisser le chauffage.
Le froid est un mal persistant : près d’un tiers des Français ont froid chez eux (26%). Dans un contexte d’augmentation continue des prix de l’énergie, et sans rénovation énergétique, ce ressenti ne fera qu’augmenter.
Des prix toujours élevés
La principale conséquence de la crise énergétique de l’année dernière sur les consommateurs n’aura pas été l’approvisionnement, mais plutôt la hausse marquée des prix de l’énergie. Pour y pallier, le gouvernement avait notamment mis en place des chèques énergie exceptionnels pour 12 millions de ménages. Cette année encore, les prix de l’électricité se situent à des niveaux très élevés pour l’hiver qui arrive.
L’année 2023 aura été marquée par deux hausses non négligeables du prix de l’électricité, de +15% en février et +10% en août.
La prochaine révision du tarif réglementé en février 2024 pourrait atteindre 10% d’augmentation, selon les dernières déclarations de la ministre de la Transition Énergétique.
Pour protéger les consommateurs, le gouvernement a annoncé la prolongation du bouclier tarifaire visant à lutter contre la hausse du prix de l’électricité jusqu’en 2025, alors qu’il devait initialement prendre fin en juin 2023.
Il permet au gouvernement de fixer des tarifs réglementés de l’électricité inférieurs à ceux résultant de la réglementation en vigueur, pour limiter l’impact de la fluctuation des prix de l’électricité sur les marchés. En revanche, le bouclier tarifaire concernant les contrats de gaz naturel n’a pas été reconduit début juillet.
Un hiver doux mais humide
Mais l’hiver sera-t-il très froid ? Les tendances probabilistes climatiques de Météo France s’orientent vers le scénario d’un début d’hiver plus chaud que les normales de saison, avec une moyenne d’un degré au niveau national selon certains modèles saisonniers. Cette douceur devrait persister jusqu’à la fin de l’hiver. Il devrait également être plus humide que d’habitude, du fait de perturbations venant de l’ouest en décembre.
Si ces prévisions se confirment, cela devrait permettre aux Français de pouvoir utiliser un peu moins le chauffage. Mais pour être encore moins impactés par les prix de l’électricité, la meilleure solution reste de se tourner vers la rénovation énergétique. Améliorer l’isolation ou le système de chauffage permet d’améliorer le confort thermique des logements, tout en réduisant les factures.