Rénovation et efficacité énergétique : Facteur de sobriété et bouclier structurel aux prix de l'énergie

La sobriété énergétique est le concept très usité de ces derniers mois. Un plan dédié à la sobriété énergétique a été annoncé fin juin et il a été rappelé par le Président de la République dans son interview du 14 juillet[1]. Ceci, dans un contexte où malgré la prorogation du bouclier tarifaire jusqu’à la fin de cette année, les questions sur les conséquences sur le prix de l’énergie dès 2023 appellent déjà à des réponses structurelles.

Un Plan de sobriété énergétique qui associera l’incontournable secteur du logement

Première pierre de la stratégie de transition et de souveraineté énergétique du Gouvernement, le plan de sobriété énergétique a pour objectif de réduire de 10% la consommation énergétique de la France sur les deux prochaines années par rapport à 2019.

La concertation préalable à l’élaboration de ce plan a débuté avec des groupes de travail dédiés à l’« État exemplaire », aux entreprises et à l’organisation du travail ainsi qu’aux établissements recevant du public et les grandes surfaces commerciales. Les acteurs du logement et les collectivités territoriales seront prochainement réunis par la Ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher[2]. Représentant à peu près 30% de la consommation finale énergétique en 2021[3], le secteur du logement semble en effet incontournable. L’association des acteurs de l’efficacité énergétique dans le logement à cette concertation serait bienvenue afin qu’ils puissent également être force de proposition pour être au rendez-vous des 10% d’économies d’énergie d’ici 10 ans.

L’impératif de rénovation énergétique

Le bouclier tarifaire permettant de geler les tarifs réglementés de gaz naturel (TRVG) et de contenir à 4% l’augmentation des tarifs règlementés de vente d’électricité (TRVE) sera prolongé jusqu’à la fin de l’année dans le cadre du projet de loi de finances rectificatif actuellement examiné. Cependant, le cadre de protection des consommateurs post bouclier tarifaire, c’est-à-dire au 1er janvier 2023 reste encore indéterminé. Le Président de la République, lors de son intervention télévisée du 14 juillet, a exprimé clairement un ciblage de la protection vers ceux qui en ont le plus besoin « soit pour travailler, soit parce qu’ils sont plus modestes que d’autres ». Des propos de la même teneur avait été tenus les jours précédent par la Première ministre et le Ministre de l’Economie et des Finances.

Cependant, le Chef de l’Etat a également formulé la réponse structurelle à la crise énergétique : « On va investir l’argent public pour aider classes moyennes et les plus modestes à faire cette transition, et c’est là où l’urgence doit nous conduire à aller beaucoup plus vite sur le climat, je veux qu’on utilise l’argent public pour accélérer ce qu’on doit faire pour rénover les logements […], et prendre en charge beaucoup plus ». Ce passage d’une réponse conjoncturelle d’urgence à une réponse structurelle et viable est nécessaire d’un point de vue environnemental, énergétique et économique.

L’impératif renforcement de l’accompagnement du soutien aux travaux de rénovation énergétique

La rénovation énergétique des logements est un bouclier structurel face aux fluctuations du marché de l’énergie et un pilier de la réduction des consommations d’énergie qui passera notamment par des logements plus efficaces donc moins consommateurs. Dès lors, il demeure impératif d’aller plus loin en matière de rénovation énergétique, notamment à travers un soutien croissant.

Cette nécessité d’« aller beaucoup plus vite » et de « prendre en charge beaucoup plus » mise en exergue par le Président de la République doivent se matérialiser rapidement par un renforcement des aides à la rénovation énergétique dont celles dédiées aux propriétaires bailleurs ainsi que celles permettant des gains énergétiques plus importants. Cela implique tout d’abord le rehaussement rapide et significatif de l’obligation CEE afin que le marché des certificats, toujours atone, reparte. Ensuite, le projet de loi de finances 2023 puis le projet de loi énergie-climat seront des véhicules idoines pour accroître l’accompagnement financier des particuliers dans leur rénovation énergétique et lui donner visibilité et stabilité.

Les bienfaits du développement du solaire résidentiel

La seconde brique de la stratégie de transition énergétique du Gouvernement est le développement des énergies renouvelables. Un projet de loi et des mesures réglementaires visant à simplifier leur déploiement sont toujours attendus, notamment pour accélérer le développement de l’énergie solaire photovoltaïque.

Nous espérons que cette évolution du cadre normatif des énergies renouvelables, qui est attendue, n’oubliera pas une fois de plus les installations solaires résidentielles. En effet, l’autoconsommation solaire résidentielle permet de protéger les consommateurs face aux incertitudes liées à la fluctuation des prix de l’énergie puisqu’avec des coûts fixes et connus l’autoconsommation solaire résidentielle, est un facteur de maitrise de la facture d’électricité, de nature à protéger le pouvoir d’achat des ménages français. De plus, cette technologie permet de piloter et d’optimiser la consommation énergétique des particuliers. Une solution qui est un bouclier contre les prix de l’énergie et qui s’inscrit dans la démarche de sobriété ainsi que de transition énergétique.